• CAUDRON C450 

    Après avoir réalisé quelques biplans de cette marque française légendaire, l'envie me prit de poursuivre l'aventure des Caudron de course avec un des successeurs du C362: le C450.

    Comme à chaque nouvelle maquette j'aime bien introduire une dose de nouveauté (qui n'est pas obligatoirement synonyme de difficulté).

    Le C450 sera équipé d'une verrière transparente (en option bien sûr) offrant l'opportunité éventuelle, de la positionner ouverte (coup d’œil à Jean Chritophe alias Jankytop.... sans commentaires). 

    J'ai été tenté de tirer les carénages de roues en "massif" à partir d'une chute de carton épais. Et puis non. Ils sont réalisés comme proposé sur le plan. Il m'a quand même fallu me résoudre à mastiquer légèrement leur arête dorsale puis à les peindre.Une entorse à ma philosophie de limiter uniquement aux champs des pièces une quelconque mise en couleur. Ceci dit, je n'ai pas dit mon dernier mot: tout est affaire de dextérité et j'avoue qu'elle commence à me manquer.

    Un peu d'histoire: CAUDRON et la Coupe Deutsch de la Meurthe 1934.

    Caudron et Renault fusionnent en juillet 1933 après les beaux résultats obtenus lors de la Coupe Deutsch de la Meurthe en mai de la même année (voir présentation des Caudron C362 et C366).

    Les moyens offerts à Riffart se trouvent sensiblement accrus.

    Le bureau d'études de Riffard reprend le dessin du C360 (dont sont issus les C362 et C366) en concentrant ses efforts sur une nouvelle diminution de la trainée.

    Le maitre couple est ainsi réduit, les empennages légèrement agrandis, la surface des ailerons diminuée et introduction de volets d'intrados (une première en France). La grande nouveauté est malgré tout l'équipement d'un train rentrant et le type de l'avion désigné C460.

    Un nouveau moteur Renault 433 est spécialement étudié pour cet appareil. Il s'agit de la transposition en 6 cylindres du Bengali équipé d'un compresseur centrifuge permettant d'obtenir une puissance de 300/305ch à 2900tr/mn d'une cylindrée de 7.95 litres (maximum autorisé 8 litres).

    La deuxième édition de la course est fixée au 27 mai 1934.

    A l'issue des vols de qualification, clos le 15 mars à 18h, (500km à effectuer entre le 6 avril et le 7 mai à une vitesse d'au moins 250km/h) restent en lice 9 appareils sur les 13 initialement inscrits, l'unique concurrent étranger étant anglais avec un Comper Streak.

    La distance de la course reste inchangée par rapport à la dernière édition soit 2000km en deux parcours de 1000km, séparés par une escale obligatoire dont la durée d'une heure est neutralisée.

    La seule modification est un décollage à effectuer en moins de 550m avec franchissement à son extrémité d'un obstacle placé à 1mètre du sol, et un atterrissage sur la même longueur, sous réserve que la composante vent soit inférieure à 6m/s.

      Le Caudron C450 et la course:

    Devant le fonctionnement trop aléatoire du train escamotable, Riffard décide de rendre le train fixe sur une des quatre cellules produites. Cet avion équipés de carénages de roues au dessin particulièrement étudié ne perd que 40km/h par rapport aux 3 autres exemplaires équipés de trains rentrants, Il est désigné C450.

    La veille de la course, Riffard, la mort dans l’âme, se résoudra à faire transformer les trains rentrants des trois autres machines en trains fixes.

    L'édition de 1934 de la Coupe Deutsch de la Meurthe fut remportée par  Arnoux sur le C450 codé 13 à la vitesse moyenne de 388.977 km/h devant Massotte sur le C366 à moteur Régnier et Monville sur un C460. Lacombe et Delmotte sur les deux autres C460 ont été contraints à l'abandon.

    La Coupe Deutsch de la Meurthe 1934 au travers de la presse aéronautique de l'époque (source Gallica).

    _ Les Ailes 15 mars 1934: Les engagements pour la Coupe Deutsch. LIRE

    _ Les Ailes 19 avril 1934: Un Potez se qualifie pour la Coupe Deutsch.LIRE

    _ Les Ailes 10 mai 1934 : Huit concurrents se sont qualifiés....LIRE

    _ Les Ailes 17 mai 1934: Derniers préparatifs...LIRE

    _ Les Ailes 24 mai 1934: Huit avions vont concourir....LIRE

    _ Les Ailes 31 mai 1934: La course.LIRE

    _ L'Aéronautique juin 1934: La Coupe Deutsch de la Meurthe.LIRE

    _ L'Aérophile juin 1934: La belle journée de la Coupe Deutsch de la Meurthe. LIRE

    Et l'excellent article de Pierre Léglise, superbement illustré par J.Gaudefroy, dans l'Aeronautique de juillet 1934.LIRE 1/3  LIRE 2/3   LIRE 3/3 

        Documentation (liste non exhaustive):

    "Les Avions Caudron Renaul"t par E.Mihaly et H. Robinson dans la collection DOCAVIA (la Bible sur le sujet!)

    Les articles du Fana de l'Aviation n°147 et 148 et le n°534 qui propose un profil couleur de l'avion dans une configuration post course (fuselage ceint d'une bande tricolore).

    "Les Avions Caudron" par A. Hauet dans la collection histoire de l'Aviation

    La presse de l'époque sur le site Gallica de la BNF

    La maquette:

    Le papier à ses contraintes. Modéliser au 1/66 des avions de taille aussi réduite, dont  la principale caractéristique est la fluidité de lignes, est une véritable gageur.

    Il m'a donc fallu trouver le bon compromis consistant à limiter au maximum le nombre de découpes, tout en étant le plus fidèle possible aux formes originales.

    A titre d'exemple, la reproduction des éléments chaudronnés (carénages de roues, carénage dorsal ainsi que le plastron) ont constitué un véritable casse tête.

    Je m'étais déjà livré à une réédition de la maquette du C362 une fois revu la modélisation du carénage dorsale particulièrement délicat à mettre en œuvre.ICI

    Satisfait de la solution imaginée, j'avais modélisé le C366 dont les différences avec le C362 sont minimes (longueur du fuselage raccourcie du à l'équipement d'un moteur Régnier plus lourd que le Renault).ICI.

    Le montage:

    Le mode opératoire est identique à celui des Caudron C362 et C366 que je vous ai déjà proposé de réaliser. Les photos illustrant les présentations de ces modèles devraient suffire à la bonne compréhension du montage. Seule petite entorse, j'ai utilisé un crayon de couleur "Aquacolor" pour la mise en couleur des champs. Le crayon est passé "sec" ce qui évite le "micro dé-trempage" du papier comme c'est le cas avec un feutre. Le but recherché est de rendre le plus discret possible la séparation entre deux éléments jointifs. A titre d'info, et pour ne rien vous cacher, le crayon bleu utilisé porte la référence 8200-149 dans la gamme Albrecht Dürer de Faber-Castell (magasin de loisirs créatifs).

    La verrière:

    Le moulage d'une verrière transparente est plus simple à réaliser qu'à décrire, surtout de cette dimension. La technique étant applicable à d'autres modèles, j'ai rédigé un tuto que je vous propose ICI. Le plus délicat consiste à peindre les montants de la verrière.

     Téléchargement (Downloading):

    téléchargement des 3 planches au format A4, 2Mo environ la planche:

    PLANCHE 1    PLANCHE 2    PLANCHE 3

    ou prochainement sur le site de mon ami Pierre:

    http://pierreg.free.fr/carton/projet/myproj.htm

    Photos archives.

    Si cette maquette est la seule proposée en papier, de part la notoriété du sujet, elle a été traitée en plastique et autres matériaux un peu à toutes les échelles. De ce fait il est aisé d'accéder sur le net à une documentation fournie sur le sujet, sachant que les plus belles photos figurent dans les ouvrages cités ci-dessus.

    Quelques photos de la maquette (macro + lumière rasante + plein soleil...tant pis!)

    CAUDRON C450CAUDRON C450

    CAUDRON C450CAUDRON C450

    Débriefing.

    L'histoire du Caudron C450 (exemplaire unique) n'est pas terminée.  Hélène Boucher, aux commandes de cet appareil battit, entre autres, le record du monde de vitesse toutes catégories sur 1000km, mais ceci fera l'objet d'une autre maquette.

     Mes autres modèles d'avions Caudron:  VOIR

    Bons vols.


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  • MOULAGE DES VERRIERESMOULAGE DES VERRIERESMOULAGE DES VERRIERES

                                                    Verrières développables (réalisation Jan Kytop)                            Verrière emboutie (Caudron C450)

    Jusqu'à présent, j'avais écarté d'office (un peu vite d'ailleurs), la possibilité de représenter, de façon transparente, les vitrages de mes maquettes   présentant une cabine fermée. Pour les modèles à cabine ouverte, le problème ne se pose pas. La partie vitrée se limite bien souvent à un  pare brise de forme simple, plus ou moins cintrée, donc facile à réaliser. Seule la figuration des montants peut être source d'hésitation.

    Le choix de vitrages transparents sous entend un aménagement minimum de ce qui se trouve derrière, ce qui, à mes yeux, compliquait le dessin de l'ossature de la maquette. Les parties vitrées étaient donc simplement suggérées sur le recouvrement. 

    Un modéliste de talent qui sévit sous le pseudo de Jan Kytop, a monté certains de mes modèles pour les faire figurer dans des collections d'avions au 1/200 et au 1/72. En ce qui concerne cette dernière échelle, vu sa proximité avec le 1/66, une réduction des planches à la photocopieuse ne modifie pas particulièrement le mode opératoire du montage.

    Non seulement les réalisations de Jan Kytop sont particulièrement soignées mais les vitrages transparents et les cabines aménagées ajoutent au réalisme. La classe quoi! Ceci étant dit, même si la forme des vitrages est développable, leur mise en œuvre fait appel à une certaine dextérité.

    Le problème concernant la représentation de vitrages transparents se pose, comme pour les maquettes en plastique d'ailleurs, avec des formes de verrières non développables. Soit on approche la forme au mieux en la rendant développable (le résultat n'est pas toujours heureux), soit il faut se résoudre à les mouler.

    Ayant repris la modélisation des avions Caudron Renault de course, j'ai essayé de réaliser une verrière transparente à partir du développé proposé sur mes planches. Le résultat obtenu s'est avéré ètre une injure à la mémoire de Riffart (le concepteur), obsédé par la finesse de ses avions.

    Je me suis donc résigné à la mouler. Vu la taille de la verrière, inutile de faire appel aux grands moyens, la technique est celle utilisée pour les formules de maquettes de vol libre dite "cacahuète" ou "peanut" (33cm d'envergure pour 10g).

    Elle consiste à emboutir une chute de feuille plastique transparente préalablement chauffée, et donc ramollie, au travers d'une empreinte reprenant la forme de la base de la verrière.

    Le poinçon

    Il est réalisé à partir d'une chute de bois présentant une certaine dureté. Dans mon cas j'ai sculpté la forme à l'extrémité d'une baguette de Niové de récup, un bois exotique qui s'apparente au buis. Si vous mettez la main sur des anciennes équerres, règles ou T de dessinateur: c'est le luxe. La forme est celle de la verrière moins quelques 1/10 pour tenir compte de l'épaisseur de cette dernière.

    L'empreinte

    Dans une chute de contre plaqué (par exemple) on réalise un trou correspondant à la forme de la base de la verrière (hors tout, c'est à dire épaisseur du vitrage inclus). Cette empreinte est ajustée de façon que le poinçon y circule librement avec un peu de jeu (jeu légèrement supérieur à l'épaisseur du transparent).

    Les bords de cette ouverture sont cassés (arrondis) pour éviter au transparent d'accrocher lors de son passage dans le trou.

    Le transparent

    Le transparent est issu d'un emballage thermoformé de denrée alimentaire (les rayons "pâtisserie" sont une excellente source où se procurer ce matériau....)

    Mode opératoire

    La chute de transparent est agrafée sur la plaquette autour de l'empreinte (peu importe la face puisque l'on a arrondi les bords de l'empreinte des deux cotés).

    Le poinçon est immobilisé fermement (dans un étau par exemple).

    On chauffe progressivement le transparent (décapeur thermique en ce qui me concerne, mais au dessus d'une bougie cela doit marcher aussi) jusqu'à ce que celui ci commence à se ramollir.

    On présente alors la plaquette et son transparent sur le poinçon (transparent en dessous) de façon à faire pénétrer ce dernier dans l'empreinte et l'on appuie....modérément de façon à former notre verrière en repoussant le transparent ramolli. Il faut procéder rapidement car le transparent retrouve très rapidement sa rigidité initiale.

    Attention à la chauffe. Si pas assez chauffé, ce n'est pas grave. On re-chauffe et on réitère l'opération. Si trop chauffé, c'est raté, le transparent a fondu. On n'a plus qu'à remettre un nouveau transparent en place et à recommencer! Pour donner une idée, le temps de chauffe dépend de la nature du transparent et de la source de chaleur utilisée, mais, dans tout les cas, cela va vite et se compte en secondes.

    MOULAGE DES VERRIERES       MOULAGE DES VERRIERES       MOULAGE DES VERRIERES       MOULAGE DES VERRIERES

            poinçon et empreinte               après emboutissage: vue de dessous....          .....et de dessus                             ...et voila le résultat!

    Il ne reste plus qu'à détourer la verrière ainsi obtenue et admirer l’œuvre.

     

     

     

     

     

     


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