• Nicolas Claude NC-2 AQUILON

    Nicolas Claude NC-2 AQUILON

    Terrain d'Auxerre, 22 mai 1936. Jacques Lamblin lance le moteur de l'Aquilon sous le regard (dubitatif?) de son concepteur Léon Claude.

    ll y a quatre ans, je vous proposais la maquette du Nicolas Claude Aquilon (maquette n°11).

    J'avais traité cette maquette à la mesure de mon niveau de compétence de l'époque dans la manipulation des logiciels de dessin et de mise en couleur dont je disposais (autrement dit, pas très élevé).

    Quelques maquettes plus tard, l'Aquilon méritait bien une petite remise à niveau, d'autant plus qu'à ma connaissance, cet avion à la formule originale et novatrice pour l'époque, n'est pas proposée sur le marché de la maquette plastique. 

    Un peu d'histoire

    1935: l'ingénieur Léon Claude concevait un appareil  de type "canard", sorte d'aile volante à fente dont l'ailette avant était conjuguée avec les ailerons de l'aile.

    Un an plus tard, il s'associe avec l'industriel Jean Nicolas, ancien pilote de chasse, pour réaliser l'appareil baptisé NC-2 Aquilon. La presse aéronautique de l'époque le voyait comme le prototype de l'avion populaire, car indécrochable.

    Le 5 avril 1936, l'Aquilon effectuait son premier vol aux mains de Jacques Lamblin, ancien pilote de chasse lui aussi. Le 22 mai, il volait d'Auxerre à Vincennes (145km) à la vitesse moyenne de 119 km/h.

    C'est sans doute le premier appareil à recevoir une immatriculation provisoire en FW réservée aux prototypes de construction amateur. Un an plus tard il totalisait plus de 30 heures de vol en 110 sorties.

    Tout en continuant la mise au point du NC-2, Léon Claude étudia un nouvel appareil, le NC-3. Il s'agissait d'un biplace d'une formule s'apparentant plus au  "sans queue" qu'au "canard", présentant deux ailettes fixées au bord d'attaque de l'aile à la manière de becs de sécurité.

    Une hélice de faible diamètre à pales multiples enfermée dans un anneau protecteur, associée à des ailes repliables verticalement (?) devait permettre une circulation autonome, sur route, de la machine.(Les Ailes n°846 sept.1937) LIRE

    L'histoire s’arrête là.  On peut supposer que les résultats obtenus avec le NC-2 n'étaient pas à la hauteur des espérances du concepteur et que la période troublée qui s’annonçait mit un terme aux études, pour le moins originales, de Léon Claude.

      Le Nicolas Claude NCII "Aquilon"

    L'appareil, de type canard, est une sorte d'aile volante à fente dont l'ailette avant est conjuguée différentiellement avec les ailerons arrières.

    Cette formule permet des vols aux grands angles d'attaque, une descente parachutale et une bonne maniabilité aux faibles régimes de vol.

    Le fuselage est entièrement en bois offrant deux places cote à cote. La structure des ailes, elle aussi en bois est entoilée. A l'origine, l'extrémité des ailes était prévue repliables, solution abandonnée semble t'il au vu des photos que nous avons pu réunir (Les Ailes  n°764 fev.1936) LIRE.

    Le manche à balai, en forme de T, est positionné entre les deux occupants. En tangage (d'avant en arrière) il commande, à la fois, le plan avant et les gouvernes de profondeur en opposition. Le manche ne s'incline pas sur le coté mais sa rotation commande les gouvernes, utilisées comme ailerons, et le gouvernail de direction. Il n'y avait donc pas de palonnier. L'auteur de l'article du Fana évoque une photo de l'avion en vol où le pilote semble être assis au milieu, alors que toutes les photos au sol montre le pilote assis en place gauche. Il ne devait pas être aisé d'agir sur le manche en "T" sans être dans l'axe!

    La roue avant est suspendue mais non directrice, de même que les roulettes arrière non amorties. Le roulage au sol ne devait pas être des plus aisés.

      Documentation:

    Le Fana de l'Aviation n°497 d'avril 2011: "Un caneton amateur".

    En dehors des deux articles parus dans Les Ailes et évoqués ci-dessus, l'Aquilon a été évoqué dans L'Aéronautique (juillet 1937) VOIR et Aviation Magazine (date?) VOIR

      La maquette:

    Celle-ci a été dessinée à partir du plan 3 vues figurant dans l'article du Fana de l'Aviation et des quelques photos disponibles.

    Les planches sont issues de la première maquette mais entièrement revisitées pour les ramener à ce que je considère maintenant comme mon standard de présentation.

    Ce standard tient compte, au mieux, des remarques qui m'ont été faites tout en limitant le temps consacré à l'élaboration des planches, étape plaisante, mais particulièrement dévoreuse de temps.

    Sur les photos en noir et blanc, le NC-2 Aquilon apparait de couleur clair.J'ai opté pour une peinture aluminium relativement courante à l'époque. Il est fort probable que L'immatriculation FW-005 ainsi que les autre marquages aient été peints en noires ce qui parait plausible pour un prototype.

    Enfin, je n'ai pu résister au plaisir de "pinailler" un peu cette maquette (ceintures sur le siège, articulation des ailerons et du volet de direction, tube pitot etc)

    Le montage:

     Il s'apparente à celui de tout mes autres modèles, à savoir une structure rigide en carton sur laquelle vient se coller, où s'appuyer, le revêtement en papier. Pour ceux peu familiarisés avec ma méthode de construction, quelques photos prises lors du montage de cette maquette  sont accessibles ICI .

    La structure:

    Son assemblage ne pose pas de difficulté particulière. La vue en perspective de la planche 2 devrait suffire. Les encoches qui recevront les longerons d'aile sont à ajuster avant montage de cette structure à l'aide (par exemple) d'une lime en carton de manucure. Son épaisseur correspond parfaitement à la largeur que doivent avoir les encoches (si l'on a pris soin d'utiliser du carton de 1mm comme préconisé) (photo 1)

    Il convient d'aménager le poste de pilotage lors de cette phase du montage. Pas ou peu de documentation concernant cet élément. Sur une des photos on devine un alignement de cadrans en position plutôt basse sur toute la largeur de l'habitacle. Ils ont reçu une goutte de Crystal clear pour leur donner un peu de brillance (photo 2) Sur ce genre de prototype, le siège était des plus rudimentaires, généralement constitué d'une assise en contre plaqué, un couple du fuselage servant de dossier. J'y ai fait figurer des coussins, accessoires indispensables pour assurer un minimum de confort, particulièrement en air turbulent. Figurent aussi les indispensables ceintures (photo 3) Enfin, le fameux manche en T prend place devant et au milieu de la banquette/siège. C'est le minimum plausible que l'on puisse faire figurer dans cet habitacle.

    Avant de passer à l'habillage de cette structure, il faudra profiler délicatement le nez en y présentant le plastron réalisé à ce stade. On pourra alors procéder au montage à blanc des longerons sur la structure et admirer notre œuvre (photos 4a et 4b).

    Le recouvrement du fuselage:

    Une rainure transversale de 0.5mm X 0.5mm sera réalisée juste en arrière de l'emplacement du longeron de l'aile principale. Le train, préalablement formé en cap 5/10 y sera collé. les vues de profil de la page 1/3 nous donnent une indication concernant l'angle des jambes par rapport au fond du fuselage. La rainure sera comblée à la colle cyano puis poncée (photo 5).

    Comme pour toute maquette en papier, une mise en forme préalable des éléments est incontournable. Les plis sont marqués et les surfaces pré-galbées si nécessaire (photo 6). Le collage sur la structure n'est plus qu'une simple formalité (photos 7a et 7b) en se référant à la position des encoches des longerons.

    La partie arrière du revêtement supérieur sera collée à la nervure centrale (photo 8), le revêtement inférieur posé après avoir été préformé (photo 9) et l'arrière arrondi du fuselage mis en forme (photo 10) avant de procéder à la mise en place du revêtement supérieur avant.

    Le train d'atterrissage:

    La réalisation des roues ne pose pas de difficulté particulière. Le pneumatique sera repeint en gris foncé. Comme déjà dit, je ne m'autorise un apport de couleur uniquement que sur le champ des pièces où le carton brut apparait, soit suite à une découpe ou un ponçage de mise en forme ou d'ajustement (photo 11).

    A ce stade il est possible de terminer le train d'atterrissage en posant les deux renforts obliques sur le train principal et la fourche du train avant. Le train pourra être peint en noir comme le suggèrent les photos d'époque (photo 12).

    Le plastron 

    Il pourra être simplement mis en forme et collé sur le couple avant. A moins que...

    Dans la réalité, les plastrons moteur sont généralement chaudronnés ce qui leur donne leur forme si agréable à l’œil. Impossible de reproduire cette forme galbée à partir de papier et ce d'autant plus que l'échelle est petite. Nous ne pouvons tout au plus que l'approcher ou la suggérer. L'idée est de travailler un minimum le plastron par l'intérieur avec un embossoir. Pour ce, il convient de renforcer l'élément par l'intérieur. Je bouche le trou central avec une rondelle de carton et je renforce le collage vertical par une bandelette de papier de soie. Une fois bien sec, on peut jouer de l'embossoir pour lui donner un certain galbe (tout est relatif). Inconvénient: le papier va être étiré et il sera nécessaire de rectifier le contour du plastron pour qu'il plaque bien sur le couple avant. (photo 13)

    Le résultat est peu probant sur un plastron comme celui de l'Aquilon. Il est beaucoup plus plaisant sur des capots circulaires comme par exemple le capot d'un Nieuport 17 (photo 14).

    Ailes et dérive

    Pour la dérive, les deux faces sont réunies par un très fin filet de colle déposé à la périphérie.  Le volume est donné à l'aide d'une "brussel" glissée entre les deux faces (photo 15). L'étambot sera ensuite glissé et collé à l'intérieur.

    Pour les ailes on les replie sur elles mêmes, sans marquer le bord d'attaque, puis on les ferme par un très fin filet de colle déposé le long des bords de fuite. Une fois sec, on modèle entre les doigts chaque demi ailes, puis on les glisse et immobilise sur les longerons pas quelques points de colle (photos 16a et 16b).

    L'hélice et le pare brise

    La confection de l'hélice comme sa mise en place ne présentent pas de difficultés particulières, juste un peu de soin. Attention au sens de rotation. Une goutte de colle blanche un peu épaisse simulera le petit cône qui recevra une touche de couleur blanche. Le pare brise peut être tiré d'une chute de rhodoïd fin (photo 17).

    Et pour aller plus loin..... 

    On peut terminer par la pose des guignols du volet de dérive et des câbles de commande correspondants réalisés en fil de laiton de 2/10 (photo 18). Il serait plus réaliste d'utiliser du fil de 1/10, mais, par expérience, on ne le voit plus une fois en place.

    Les articulations des volets type junkers prennent place à l'intrados des ailes. Aucun document ne permet d'en déterminer le nombre et leur position. Trois par demi aile et la disposition retenue me semblent plausibles (photo 19).

    Restera à mettre le place le tube pitôt à l'extrados de l'aile droite. Je l'ai réalisé à partir d'une aiguille à insuline. Et oui, un tube pitôt, comme son nom l'indique, est creux. Il faut reconnaitre que c'est vraiment pour me faire plaisir, sachant qu'à cette échelle cet élément est particulièrement difficile à reproduire!

    A propos du capot moteur: d'après les quelques photos dont nous disposons, on peut supposer que celui-ci a gardé sa couleur alu naturel. Cette teinte est impossible à reproduire avec une impression jet d'encre classique. Seule une impression sérigraphique, semble t'il, le permettrait, mais avec quels moyens et à quel prix!

    L'intérêt d'une "vrai" maquette papier réside dans le fait que la texture appliquée n'est pas un aplat. Toutes les teintes doivent sortir à l'impression des planches. Je m'interdis donc tout ajout de peinture. Cela ne m'a pas empêché de faire des essais et prendre l'avis de maquettistes plastiques que je remercie au passage.

    J'ai essayé aussi, avec plus ou moins de bonheur, quelques vernis incolores brillants. J'ai retenu celui de la gamme Créalia (distribué par Cultura, pub gratuite). Si l'on prend soin de protéger initialement les planches d'un voile de fixatif en bombe (même distributeur), ce vernis ne fait pas baver ni ternir la couleur d'impression. Sans pour autant évoquer la couleur alu naturel, il donne une touche brillante que je trouve plutôt sympathique. De là à en badigeonner la surface totale d'une avion.....

    Téléchargement (Downloading):

    Téléchargement des 3 planches (dont 1 recto/verso) au format A4, 2Mo environ la planche.

    PLANCHE 1         PLANCHE 2       PLANCHE 3

     ou bientôt sur le site de mon ami Pierre:

    http://pierreg.free.fr/carton/projet/myproj.htm

    Photos archives.

    Toutes les photos que j'ai pu réunir sur l'Aquilon. ICI

    Quelques photos de la maquette.

    Nicolas Claude NC-2 AQUILON Nicolas Claude NC-2 AQUILON Nicolas Claude NC-2 AQUILON

     

                                          Nicolas Claude NC-2 AQUILON Nicolas Claude NC-2 AQUILON

     

    Debriefing

    Il n'est plus dans mes habitudes de détailler autant le montage d'une de mes maquettes, celles ci s'adressant plutôt à des modélistes déjà rompus à ce genre d'exercice.

    Toutefois, si de part son originalité et sa réalisation aisée, cette maquette pouvait tenter quelques modélistes plastique amateurs d'avions originaux français .....

    ......après traitement des planches de la maquette à la sauce "jivaro" pour les ramener à l'échelle plus conventionnelle du 1/72 bien sûr....

    Bons vols.

     

     

     

      


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