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Albatros D.V de Paul Baumer (Jasta 5. 1917)
La conception et la mise en couleurs des maquettes en papier requièrent des compétences spécifiques.
Rares sont les dessinateurs qui maitrisent les deux, de façon optimum.
Si la présentation des planches dessinées par Marek est claire et attractive, leur mise en couleur est minimaliste. Elle se limite, bien souvent, à des aplats de couleur brutes, sans aucune nuances ou effets.
Pendant un certain temps furent proposés, sur le site de vente en ligne " ecardmodels.com", des modèles d'avions dessinés par Marek et remis en couleur par Matt 77 (http://papermodelmatt77.altervista.org/index.htm), sous le logo de ce dernier.
Quand l'auteur de la mise en couleur n'est pas le dessinateur de la maquette, qu'en est t’il?
Je vous propose un montage que je qualifierai de " from the card" (clin d’œil au "from the box" cher aux maquettistes plastique). Autrement dit, un montage direct, sans améliorations, uniquement à partir des indications et des éléments fournis sur les planches.
Choix du modèle
MATT 77 a surtout remis en couleur des planches d'avions allemands dessinés par Marek. Il y a bien eu un Nieuport 23 qui aurait mieux été en phase avec mes gouts très "partisans", mais je n'avais que cet Albatros DV, à la livrée particulièrement attrayante, sous la main. Le choix fut donc vite fait.
L'Albatros DV
Cet avion entra en service en mai 1917. Il se voulait capable de se mesurer aux meilleurs chasseurs alliés de l’époque, les SE5A britannique et chasseurs Spad français, qui dominaient alors les airs sur le front ouest. Ayant tendance à se disloquer lorsqu'il partait en vrille prolongée, il devint très rapidement impopulaire au sein des unités de chasse allemandes.
Paul BAUMER
Ce pilote figure parmi le "top 10" des As allemands de 14-18. Surnommé « l'Aigle de fer », il arborait un edelweiss sur son appareil. Ses quarante-trois victoires le placent au neuvième rang des As allemands.
Documentation
La documentation concernant l'Albatros est particulièrement riche et facilement accessible. Je vous recommande particulièrement une visite du site: http://warbirdswalkaround.wixsite.com/warbirds/albatros-d-va.
La version grandeur de notre Albatros y fait l'objet d'un certain nombre de photos. Un "walk around" comme disent les anglais.
Préambule
Ne vous attendez pas à un montage pas à pas. Ce n'est pas le but de cette présentation. Je me contenterai de vous donner mes impressions ou vous indiquer les alternatives retenues lorsque, concernant certaines séquences du montage, je jugeait la solution proposée comme inadaptée, voir irréaliste.
La maquette
Les planches sont remarquables de présentation et de clarté.
La page de présentation (couverture) est particulièrement attractive. Matt77 y fait preuve d'un véritable sens artistique.
La mise en page des planches par Marek est remarquable. Un modèle du genre. Tout est clairement présenté, les éléments étant disposés par sous ensembles. L'identification des différentes pièces, par une combinaison de chiffres et de lettres, est particulièrement efficace.
Les éléments devant être renforcés (structure par exemple), bénéficient d'une signalétique particulière, bien visible (chiffres gras rouge).
Deux planches permettent de situer les différentes pièces sur le modèle. L'une d'elles est plus particulièrement destinée à bien localiser les éléments de structure, matérialisés par de larges traits de couleur rouge.
Par contre, mise à part l'épaisseur du carton de renfort (0.5 ou 1mm), ne figure aucune indication concernant les caractéristiques du papier à utiliser pour l'impression des planches.
Les éléments issus de tiges métalliques sont représentés par un simple tracé de couleur verte sans aucune indication de diamètre.
Enfin, les indications concernant le montage étant réduites à leur plus simple expression, ce genre de modèle est plus particulièrement destiné à des maquettistes un minimum expérimentés.
Montage
Bien que la tendance soit au papier 160g pour ce genre de modèle au 1/33, ma préférence va au papier photo couché mat 130g. Le rendu est excellent. Un voile de fixatif (magasins de loisirs créatifs) avant tout découpage, contribuera à préserver le rendu des couleurs.
Je commence toujours par assembler les sous ensembles (moteur, roues, équipements divers). Leur réalisation prends du temps. Autant les réaliser, alors que l'enthousiasme que suscite le début de montage d'une nouvelle maquette, est bien présent.
Le moteur
Le dessin 3D de M. Miller (magnifique) sera une aide précieuse pour l'assemblage du moteur
Il est, à l'Albatros, ce qu'était son nez pour Cléopatre, à savoir bien visible.
Il s'agit du Mercedes DIII dont la puissance à été portée successivement de 160 à 180cv. Ce moteur a équipé une grande variété d'avions allemands durant la première guerre mondiale.
Il est reproduit plutôt fidèlement (150 pièces environ quand même), comme l'on peut s'en rendre compte par comparaison avec le dessin ci-dessus.
D'une manière générale, je privilégie chaque fois que possible, les collages bord à bord au détriment de collages avec des pattes de renfort. A fortiori sur des pièces de petites tailles, nombreuses sur ce moteur.
La réalisation des différentes tubulures satisfera les inconditionnels du "tout papier", mais il est vrai qu'une réalisation à base de fil de laiton ou d'étain aurait été plus aisée à mettre en œuvre pour un meilleur rendu. Le papier a ses limites.
De même pour le faisceau électrique, sur les flancs du moteur, pour les plus courageux, sachant quand même que la partie basse du moteur sera peu visible une fois celui-ci en place.
La tubulure d'échappement est particulièrement délicate à réaliser. Il est vrai que développer un tel élément n'est pas évident. Un sérieux travail préalable d'embossage des faces internes des deux demi coquilles, avant de les réunir, est indispensable.
Attention quand même au fait que, vu de face, et contrairement à ce que peut laisser penser la vue ci contre, l'ensemble de l'échappement est sensiblement incliné vers le bas pour pouvoir se glisser entre les mats centraux supportant l'aile supérieure.
Les roues
A mon habitude elles sont tournées sur une mini perceuse après les avoir enfilées sur un boulon de 2mm. Le diamètre du boulon nécessite d'agrandir le trou au centre des roues.
Une fois celles-ci mises en forme, elles seront manchonnées avec un tube de diamètre approprié (provenance "boite à rabiots") pour retrouver un diamètre central approprié (environ 1mm).
A gauche: face externe, à droite face interne. On y devine la bague de réduction centrale.
A noter le plat sur les pneus. Petite fantaisie permettant de simuler leur écrasement au sol sous le poids de l'avion!
Les mitrailleuses
Il s'agit de deux IMG 08/15 de 7.92mm.
Elles sont plutôt fidèlement reproduites. Je laisse aux puristes le soin de réaliser les multiples perforations des "vestes de refroidissement" entourant les canons!
Pour un rendu plus réaliste, on pourra remplacer le canon par des aiguilles de seringues de diamètres appropriée.
Extrait planche maquette
Aile supérieure
La structure (carton 1mm) est des plus classiques avec des nervures encastrées à mi épaisseur dans les longerons. Les ailerons séparés sont optionnels mais ajoutent au réalisme de l'avion.
Vu le profil creux de l'aile, une mise en forme préalable, de l'extrados et de l'intrados du revêtement, est indispensable.
Faute d'indication, toutes les broches en U des gouvernes sont réalisées en fil de laiton de 0.5mm collé à la cyano.
La malléabilité du laiton permet de positionner aisément les gouvernes dans des positions autre que "dans l'axe", donnant ainsi plus de vie au modèle. Concernant les ailerons, et contrairement aux autres gouvernes, ceux-ci demeuraient généralement dans une position neutre, avion au sol.
Le festonnage des bords de fuite est réalisé une fois les revêtements posés.
Pour des questions de commodité, j'ai finalisé, à ce stade, la présentation de l'extrados de l'aile en l'équipant de ses commandes d'ailerons et du radiateur central.
Demi ailes inférieures
L'idée d'utiliser de la cap comme longeron est une alternative aux longerons en carton, tels que proposés pour l'aile supérieure.
Dans la mesure ou la cap(*) est commune aux deux demi ailes, elle garantira un parfait alignement de ces dernières, l'une par rapport à l'autre. La cap, passant au travers du fuselage, assurera une solide liaison ailes /fuselage. Ceci facilitera la pose du plan supérieur en appui sur les mats d'entre plans. On peut même envisager de se passer d'un bâti de montage!
Malheureusement, même en utilisant de la cap fine (8/10mm), la réalisation est quasi impossible, les nervures étant particulièrement fines (hauteur 1.5mm) et à forte cambrure.
C'est l'exemple type de la solution qui marche bien...mais uniquement sur le papier (ou alors, je demande à voir).
Tout n'est pas perdu, et je propose l'alternative suivante (qui marche):
Après mise en forme du revêtement, coller les nervures sur la face interne de l'intrados puis intercaler entre elles des rectangles de carton faisant office de longeron. Un traçage préalable permettra de positionner au mieux ces éléments.
Certes les deux demi ailes sont séparées, mais on se servira de l'aile supérieure d'un seul tenant comme référence au moment de leur montage.
Comme pour l'aile supérieure, on réalisera le festonnage des bords de fuite une fois le revêtement posé.
(*) Cap: abréviation de corde à piano.
Mats et jambes du train d'atterrissage
Leur montage n’appelle pas de commentaires particuliers mis à part le fait que la cap qui leur sert d'âme ne doit pas excéder un diamètre de 5/10Les différents mats et les jambes du train d'atterrissage reçoivent une âme en corde à piano de 5/10.
Le diamètre de l'axe des roues sera fonction du diamètre intérieur des manchons pour limiter le jeu.
Le fuselage
La structure de la partie avant du fuselage, incluant le poste de pilotage, est constituée d'un certain nombre d'éléments contre collés sur du carton 1mm.
S'emboitant les uns dans les autres, ils forment une structure rigide. Solution classique et efficace dans la mesure où les ajustements sont réalisés avec soin.
Le poste de pilotage est traité simplement. Un peu trop à mon gout, au vu de la documentation disponible sur le sujet. Un bon point pour le brêlage du siège. Par contre, le plancher, style parquet avec ses lattes, s'il est du plus bel effet, et plus qu'improbable.
Par habitude, je représente chaque fois que possible les gouvernes de profondeur orientées vers le bas (ce qui était généralement le cas sur ce type d'avion au sol, les gouvernes étant non compensées, donc s'abaissant de par leur propre poids). Le manche sera donc incliné vers l'avant.
De mème je prévois de donner un certain angle au volet de dérive en veillant à ce que le palonnier soit positionné en conséquence. Ici poussé à droite vers l'avant pour un volet orienté dans le même sens.
Une goutte de colle vinylique sur les différents cadrans du tableau de bord, un fois sèche, leur donnera une certaine brillance.
Le fuselage ovoïde, est constitué d'une juxtaposition de tronçons de forme évolutive. Ils viennent coiffer les éléments de structure réalisés en carton de 1mm.
J'ai pour habitude de refermer ces tronçons sur eux même par un collage bord à bord. Ce collage est renforcé par une bandelettes de papier de soie. la faible épaisseur de ce dernier n'ajoutera pas de surépaisseur (contrairement à l'utilisation des languettes préconisées) et renforcera le collage sur toute sa longueur.
L'ajustement des différents éléments sur la structure peut nécessiter une retouche des couples par un ponçage léger de leur périphérie due à la surépaisseur induite par les pattes de jonction.
Les pattes de liaison crantées des différents éléments entre eux ne posent pas de problème dans la mesure ou un couple de renfort ne se positionne pas au niveau de la liaison.
Papier de soie et languettes (c'est selon)
Le fuselage reçoit tout ses équipements à ce stade. Une fois les ailes en place, l'accessibilité se trouverait particulièrement réduite.
Pour terminer on l'équipera le fuselage de ses deux mats de cabane. Cet élément est simplement réalisée en papier dont l'épaisseur est doublée.
Elle aurait gagné à être réalisée sous forme de tige (papier roulé sur une cap) ce qui lui, aurait donné outre une certaine rigidité, un effet plus réaliste. En mettant en place le moteur, on veillera à ce que l'échappement soit positionné correctement par rapport aux mats de la cabane coté droit (entre le mat avant et la partie oblique de ce dernier).
Noter la position de l'échappement
Le haubanage
Il est réalisé en tiges de corde à piano de 0.3mm. Le diamètre est un peu fort pour l'échelle mais c'est le plus petit diamètre disponible sous forme de tige. Les diamètres inférieures sont disponibles uniquement en rouleaux et particulièrement difficiles à redresser.
Avantage non négligeable, la rigidité de la corde à piano garantira une bonne stabilité de forme à la maquette dans le temps.
L'usage d'un bâti minimaliste est indispensable pour maintenir une position correcte du fuselage par rapport aux éléments de voilure pendant toute l'opération de haubanage.
. Les indications qui accompagnent le modèle sont insuffisantes, une vue 3D aurait été plus explicite.
Bâti minimaliste mais suffisant
Vu la relative complexité du haubanage, un examen de son implantation sur l'avion grandeur sera d'une aide précieuse.
On constatera que certains câbles sont absents des schémas fournis avec la maquette. C'est le cas des deux câbles qui relient le nez du fuselage aux extrémités des mats d'ailes (il manque les câbles supérieurs). Moins grave car moins visibles, ceux des commandes des ailerons pourront être rajoutés. Se référer aux différentes photos disponibles du modèle original est indispensable pour mener à bien cette opération.
Empennages
La position des gouvernes ajoute au réalisme du modèle.
On profitera du fait que le modèle soit sur son bâti pour mettre en place le patin de queue, les éléments de l'empennage horizontal profondeur et direction) ainsi que le patin de queue. Les gouvernes seront dotées de leurs câbles de commande. Ceux-ci sont tirés d'épingles en acier d’entomologiste. Leur faible diamètre de 2/10mm et leur longueur, bien que limitée, convient très bien à notre maquette.
Train d'atterrissage
Avant de retirer le modèle de son bâti, on mettra en place le train d'atterrissage lui assurant ainsi un bon équerrage par rapport au reste de l'avion.
A noter les sandows de suspension du train réalisé en fil à gant blanc.
Améliorations
Bien que je me sois fixé un montage tel que proposé sur les planches, je suggère les quelques améliorations suivantes.
On peut doter les pales de l'hélice d'une âme qui leur assurera une certaine rectitude. Une cap de 5/10 fera parfaitement l'affaire.
Pour assurer la circulation normale du liquide de refroidissement, le radiateur est doté d'une entrée et d'une sortie. Sur la maquette, n'est proposée qu'une seule tuyauterie, celle qui relie l'avant du moteur au radiateur. La deuxième, pour le retour du liquide, a été omise. Du fil de laiton ou d'étain (diamètre 1mm) sera une bonne alternative à la cap compte tenue des formes quelque peu" tortueuses" des tuyauteries.
Point de vue
Marek est un dessinateur de maquettes de notoriété. Hormis une diffusion au travers de sites de commerces en ligne, certains de ses modèles figurent au catalogue d'éditeurs de maquettes en papier réputés, gage de sérieux.
Les derniers modèles dessinés par Marek au 1/33 présentent tous une certaine constante de présentation. Couverture sobre, présentation claire et attractive des planches associée à une mise en couleur basique, plan 3 vues à bonne échelle et vue en coupe permettant de localiser la position des différents éléments.
Le contour des différentes pièces est bien marqué (un peu trop à mon avis). Ceci dit, associé à une mise en couleur on ne peut plus basique il se dégage des planches une impression de facilité de montage. Il n'en est rien. Ses maquettes s'adressent à des maquettistes déjà expérimentés de par les choix faits au niveau de la conception.
Certaines solutions proposées ne sont que théoriquement applicables. Pour exemple concernant l'Albatros:
- Languettes de renfort de collage dans des tubes de petits diamètres et à fortiori qui sont amenés à se glisser les uns dans les autres (cylindres moteur)
- Choix inapproprié d'une corde à piano en guise de longeron d'une aile à l'épaisseur particulièrement faible et de surcroit présentant une courbure prononcée.
- Selon toute vraisemblance, la maquette est conçue en 3D, puis les différents éléments mis à plat sans tenir compte de l'épaisseur du papier (aucune indication à ce sujet sur les planches). Le papier généralement utilisé pour l'assemblage de maquettes d'avions à cette échelle ayant une épaisseur non négligeable (0.15mm environ), des problèmes d'ajustement peuvent se posent dès qu'il y a superposition d'éléments (pattes de jonction au niveau de couples par exemple).
A un choix judicieux des sujets traités, s'ajoute celui de décliner les modèles dans plusieurs livrées à même de satisfaire le plus grand nombre d'amateurs. ( j'ai assemblé la plupart des modèles dessinés par Marek aux couleurs françaises!)
Dommage que le partenariat Marek/ Matt 77 ait fait, semble t'il, long feu. Le travail effectué par Matt 77 constituait un plus indéniable à une sélection de modèles déjà intéressants.
J'ai aimé
Le choix du modèle et sa décoration. La mise en couleur par Matt 77 est remarquable.
L'organisation des planches de Marek et le repérage des différents éléments sur celles ci.
Des instructions de montage minimalistes mais claires et suffisantes (pour une personne sachant "lire" un dessin technique). Disposer d'un minimum de documentation concernant l'original reste malgré tout indispensable.
J'ai moins aimé
Le fait que la maquette ne puisse être assemblée en se fiant uniquement aux éléments et indications des planches, la mise en œuvre des solutions préconisées pour les assemblages étant parfois discutables. Des photos de la maquette finie, jointes aux planches, auraient démenti cette impression, mais ce n'est pas dans les habitudes de Marek. Dommage.
Photoscope
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POTEZ VIII (prototype)
Premier avion, au monde, à vocation touristique et conçu comme tel.
Un peu d'histoire.
Avec ses deux places en tandem, le Potez VIII, baptisé "Zizi", fut le premier avion de tourisme conçu comme tel, au monde.
L'appareil était une production 100% Potez, y compris le moteur.
Le moteur étant positionné verticalement, il entrainait l'hélice par l'intermédiaire d'un renvoi d'angle à 90°. Seul le prototype en fut équipé. Pour des raisons de fiabilité, le moteur fera vite place à des moteurs rotatifs ou en étoile plus conventionnels.
Le Potez VIII fut décliné en plusieurs versions: biplace, en tandem ou cote à cote, à train classique, hydravion et même planeur.
L'appareil effectua son premier vol le 9 juin 1920. Au total, une trentaine d'appareils furent construits.
Documentation.
La documentation relative au prototype du Potez VIII est relativement limitée. L'essentiel de ce qu'il est possible de regrouper sur le sujet figure dans le livre "Les avions Potez" de Coroller et Ledet aux éditions Lela Presse.
Le plan (intégrant les contraintes propres aux maquettes papier) a été extrapolé des dessins au 1:48 proposés dans l'ouvrage (ceux-ci portant plutôt sur les versions ultérieures).
Quelques informations complémentaires ainsi qu'une étude des rares photos disponibles ICI ont permis de restituer, au mieux, l'allure si particulière de ce petit Potez VIII.
Caractéristiques dimensionnelles et techniques intéressantes:
La voilure
Plan supérieur envergure 8m profondeur 1.40m
Plan inférieur envergure 6.80m profondeur 1.40m
Entre plan 1.47m
Ossature (longerons et nervures duralumin) entoilée.
Plan fixe
Envergure 2.40m
Ossature duralumin entoilée.
Le fuselage
Je retiendrai 5m70. La longueur de 4m70 mentionnée dans le livre "Les avions Potez" me semble irréaliste. Erreur typographique?.
Ossature bois recouverte de contre plaqué vissé. Le dessus du fuselage est recouvert, partiellement, d'éléments "tôlés".
Atterrisseur
4 roues et crosse pour freinage
Amortisseurs sandows
La maquette.
Les photos disponibles montrent de sensibles différences, au niveau du fuselage, d'une version à l'autre. Les photos du prototype sont peu nombreuses. Je me suis plus attaché à reproduire tout ce qui fait l'originalité de cette version initiale du Potez VIII plutôt que d'essayer de coller au plus prêt à la réalité.
Ainsi, pour que la place avant puisse offrir un maximum d'espace libre au passager "touriste", j'ai supposé que seule la place arrière (occupée par le pilote), a été dotée d'un tableau de bord et d'un "manche à balai".
Sinon, les difficultés que peut présenter le montage d'un tel modèle sont celles généralement propres aux biplans, auxquelles viens s'ajouter l'originalité d'un train d'atterrissage à quatre roues.
Le montage.
Comme c'est généralement le cas pour tous mes modèles à cette échelle, le montage nécessite un minimum d'expérience en maquettisme papier. Je me contenterai seulement d'en illustrer les principales phases en les accompagnant d'un commentaire.
Fuselage.
Le meilleur moyen de s'assurer une géométrie finale correcte est de doter la maquette d'un minimum de structure appelée à recevoir le revêtement.
Équipement minimaliste mais plausible (sièges équipés de ceintures, tableau de bord et manche en place arrière). Choix du fil de laiton 8/10 faisant office de longeron de l'aile inférieure pour faciliter le calage des ailes (dièdre). Collage cyano des éléments métalliques.
Les ailes.
La forme particulière des ailes, avec un profil de corde et d'épaisseur réduite au niveau de l'emplanture, en complique, quelque peu, la réalisation.
Mode opératoire suggéré:
après découpage, percer les trous de 0.5mm pour les pieds des mats, puis marquer par l'intérieur le pli au niveau de l'intrados du saumon. Le bord d'attaque sera mis en forme après humidification (interne) de la zone concernée. L'aile pourra alors être refermée par un fin collage du bord de fuite, des bandelettes de papier facilitant la jonction des éléments du revêtement au niveau de l'emplanture. Festonnage du bord de fuite puis roulage pour donner le profil creux à l'aile. On pourra alors glisser dans les ailes supérieures leurs longerons puis fermer les saumons. Les ailes inférieures seront enfilées sur les tiges de laiton. la malléabilité de ce matériau permettra de donner facilement aux ailes le dièdre adéquat.
Mise en forme Pattes de jonction
Fermeture de l'emplanture Roulage après festonnage
Empennage.
Pouvoir le doter de gouvernes braquées ajoute au réalisme de la maquette et ne complique pas particulièrement sa réalisation.
A noter les bords de l'âme en bristol
en retrait par rapport à ceux du revêtement.
Une âme en bristol donnera une épaisseur plausible et assurera une bonne rectitude de ses composants. Les dimensions de ces âmes seront légèrement inférieure à celles des revêtements permettant de donner au bord de fuite (festonné) une certaine finesse. Je ne peut que conseiller de donner un certain braquage aux gouvernes qui contribuera à donner plus de vie au modèle. Pour ce, une incision à mi épaisseur, au niveau des articulations, facilitera le braquage.
Le moteur.
Peu de documents disponibles le concernant. Son conception est une interprétation plausible de photos de 3/4 droite et gauche et d'un plan en coupe figurant ci-dessous.
Documentation minimaliste, mais suffisante, pour une représentation assez fidèle du moteur (et de son environnement) au 1:66.
Positionnement des ailes.
La principale difficulté concerne l'implantation de la cabane qui supporte l'aile supérieure. Les mats pénètrent dans le revêtement supérieur du fuselage et dans une lumière au centre de l'intrados de l'aile supérieure. Se baser sur le profil de la planche 1 pour positionner correctement l'ensemble.
Noter l'implantation de la cabane sur le fuselage.
Mode opératoire suggéré:
Collage des mats à l'intrados de l'aile supérieur sans se préoccuper de leur inclinaison. Coller l'emplanture des demi ailes supérieures au sommet de la cabane. Glisser les demi ailes inférieures sur leurs longerons en fil de laiton. Collage des pieds des mats à l'extrados des demi ailes inférieures. Une fois la colle sèche coller les emplantures de ces dernières contre le fuselage en veillant à ne pas introduire de flèche, les bords d'attaques des ailes étant bien perpendiculaires au fuselage. Les mats, correctement positionnés assureront le dièdre des ailes tout en assurant le parallélisme entre elles.
Le train d'atterrissage.
Il contribue à l'originalité du modèle. Sa réalisation, contrairement aux apparences, ne présente pas de difficulté particulière, juste un peu de soin et de patience.
A noter, le système de freinage consistant en une crosse actionnée depuis le poste de pilotage et qui venait labourer le sol pour freiner l'avion.
On remarque aussi le carter d'huile sous le bloc moteur et la tubulure d'échappement.
Téléchargement des planches.
Les deux planches de la maquette, au format A4 en pdf (2Mo environ la planche), sont téléchargeables gratuitement en cliquant sur les vignettes ci-dessous.
Et pour aller plus loin....
Les tubulures d'admission et d'échappement sont réalisées en fil pour soudure à l'étain.
Les haubans sont tirés d'aiguilles d'entomologistes (diamètre 2/10: le plus fin) quand leur longueur le permet. Sinon en corde à piano 3/10 pour les plus longs. La différence de diamètre ne se remarque pas. L’apprêt noir qui recouvre les aiguilles peut éventuellement être retiré pour retrouver l'acier nu.
On peut représenter les câbles de commande (les renvois, repère 14, figurent sur la planche 2). Les plus pointilleux peuvent les réaliser en corde à piano de 1/10. Difficulté: tirer des portions bien rectilignes d'un matériau fourni en bobine, pour, finalement, un résultat quasi invisible. Je les ai réalisées, à mon habitude, en fil de laiton (redressé à la flamme). Leur diamètre un peu plus fort ne dénature pas l'aspect final du modèle...et on les voit!
Les commandes d'ailerons sont simulées par les tiges repère X10. En fait, la commande se fait par un renvoi d'angle à la base (un peu comme sur les Spad) d’où la partie coudée en bas de la tige, censée représenter le dit renvoi. Pas évident, on doit pouvoir faire mieux.
Je n'ai pas représenté les sandows de suspension du train. A cette échelle....
A propos....
Une maquette ne présente de l’intérêt, à mes yeux, que dans la mesure où elle est prétexte à partager une belle histoire. La maquette en est alors l'illustration, que celle-ci soit finalement assemblée ou conservée sous sa présentation en planches.
Cette maquette marque un retour de ma part aux avions français peu connus qui ont une histoire à partager. L'échelle du 1/66 est, en quelque sorte, ma marque de fabrique (je m'en suis déjà expliqué).
Je suis conscient que les sujets que je traite n’intéresseront qu'un nombre restreint de personnes. Qu'à cela ne tienne. Ils m'ont permis de lier des liens d'amitié avec de vrais passionnés par l'histoire aéronautique ou des maquettistes de talent. Un mix des deux (concernant le papier) est exceptionnel, mais existe.
Les férus d'histoire intégreront sans doute les planches à leur documentation, laissant l'assemblage du modèle aux plus maquettistes d'entre eux, avec la possibilité de la ramener à une échelle "anglo saxonne" voisine et plus courante du 1:48 ou du 1:72.
Merci aux premiers de partager leur savoir par leur aide et leurs suggestions, et aux seconds d'assembler mes modèles contribuant ainsi à faire revivre quelques belles pages de notre aviation française.
Pour vous donner envie.
Bons vols.
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En guise de préambule.
Je fais partie de ceux pour qui une maquette doit être la reproduction d'un sujet, dont la fidélité aux formes de l'original est poussée aussi loin que l'échelle retenue le permet. Une mise en couleur soignée sera un plus indéniable, mais ne doit pas servir à masquer une conception pour le moins minimaliste, pour ne pas dire simpliste. Auquel cas, on tombe dans le domaine du "paper toy" (pardon pour l'anglicisme mais les amateurs de maquette papier comprendront), qui a son charme, certes, mais que je ne considère pas comme relevant du domaine du maquettisme.
J'ai toujours considéré le 1:66 (échelle métrique, quoique peu usitée) ou le 1:72 (pour les adeptes des échelles anglo-saxonnes) comme la limite inférieure raisonnable en matière de maquettisme papier d'avion, et ce d'autant plus que le choix se porterait sur des avions dont l'envergure est de l'ordre de la dizaine de mètres.
Vu l'engouement, me semble-t-il croissant, pour les reproductions d'avions au 1:100, quoi de mieux que de s'y essayer pour se faire une opinion.
Un biplan, de faible envergure, cabine ouverte et moteur un minimum apparent, me parait être un sujet intéressant à modéliser par le cumul des difficultés que présente cette formule. "Qui peut le moins peut le plus", pour plagier une maxime bien connue qui affirme le contraire!
La "grande guerre" nous offre un choix important de sujets répondant à ces critères de difficultés, auxquels s'ajoutent souvent des décorations pour le moins attractives.
J'ai choisi un biplan célèbre : le Nieuport 17, aux couleurs de l'As français René Dorme. Ayant déjà traité ce modèle au 1:66 (ICI), je disposais de tous les éléments pour mener l'expérience "tambours battants".
La maquette à télécharger.
Elle tient sur une planche au format A4, téléchargeable gratuitement en cliquant sur la vignette ci-contre.
A mon habitude, toutes les instructions nécessaires au montage figurent sur la planche. Je me suis fixé volontairement une limite au niveau des détails de façon que son montage demeure accessible au plus grand nombre d'entre vous.
Réflexions.
Une description du montage étant superflue, je me limiterai à un certains nombre de commentaires inspirés lors du dessin et du montage de cette maquette.
Respect des formes:
Je pense qu'une maquette est réussie quand l'avion représenté est identifiable en l'absence de toute mise en couleur. Il est tentant de s'appuyer sur des décorations archi-connues pour simplifier au maximum les formes des modèles. Ma philosophie en la matière a toujours été de privilégier la qualité à la quantité.
Mise en couleur:
Pour que le rendu soit agréable à l’œil, compte tenu de la petite taille de la maquette, il convient d'apporter le plus grand soin à sa mise en couleur. Ne pas hésiter à accentuer certains détails (ombres par exemple).
Au niveau de l'impression, je conseille du papier photo couché mat de 100g. Le papier couché accentue le contraste entre les couleurs à l'impression ce qui est du plus bel effet, l'authenticité doit 'elle en souffrir un peu.
La conception:
Même si ce n'est pas sa vocation, une maquette statique doit rester (éventuellement) manipulable. De ce fait, un minimum de structure sera garant d'une certaine stabilité de forme. Évitez les modèles "chewing-gum" ou alors maintenez vos modèles hors de portée de doigts!
Le montage:
L'outil essentiel sera un cutter pouvant recevoir des lames triangulaires extra fines. La lame doit toujours être en parfait été de coupe. On trouve des boites de lames au rapport qualité/prix particulièrement attractif sur le net ce qui permet d'en changer (très) régulièrement sans se ruiner.
La colle vinylique (colle dite "blanche") reste la colle idéale. Entretenir une fluidité légèrement supérieure à celle d'un yaourt.
Une colle cyano fluide sera utile, mais utilisée à bon escient du fait du brillant du collage persistant une fois sèche. Une aiguille de couturière fichée à l’extrémité d'un rond en bois (manche de pinceau réformé par exemple) sera un excellent outil pour déposer des micro gouttes de colle.
Afin d'obtenir des plis nets ceux-ci seront marqués intérieurement à l'aide de la lame du cutter en la faisant juste glisser, en une passe, sur le papier. S'entrainer sur des chutes pour trouver le bon dosage de pression pour marquer et non couper.
Le collage bord à bord sera privilégié (pas de sur épaisseur occasionnée par l'utilisation de languettes). Pour mémoire, on dépose un micro film de colle vinylique sur chacun des champs à assembler. Après séchage, on redépose un film de colle sur l'un des champs et on assemble en maintenant une légère pression quelque secondes. Le collage une fois sec (quelques secondes) est aussi performant que réalisé avec une colle cyano.....les surbrillances en moins.
Jusqu'où est t'il possible "d'aller trop loin"?
Juste à titre d'information, et en partant de la planche proposée, je vous propose quelques exemples d'améliorations possibles, histoire de montrer que, même à cette échelle du 1:100, on peut se faire plaisir en poussant le soucis du détail relativement loin....étant conscient, qu'au final, on ne verra pratiquement plus grand chose!
Siège avec ceintures rapportées. Le manche est poussé en avant pour être cohérent avec la position "à piquer" choisie pour la gouverne de profondeur.
Cylindres du moteur séparés. Le capot est constitué de quatre éléments (un de plus que sur le planche). Collage bord à bord et embossage pour approcher au mieux (?) la forme initiale du capotage. Pas évident.
Tout ces éléments sont tirés des planches de la maquette au 1:66, réduits à l'impression, au 1:100.
Maintenant on peut aller encore plus loin en réalisant le haubanage et les différents câbles de commandes. Je me suis limité à la pose des différents renvois. Mais je vous laisse faire....et tenez moi au courant!
Osez le 1:100!
Et s'il y avait moyen de vous donner un peu plus envie de vous y essayer....
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Un peu d'histoire
Le Potez 60 fut conçu au début des années 30. Baptisé "la sauterelle", il se voulait l'avion de tourisme "à la portée de tous".
Le prototype fit son premier vol le 8 aout 1934 à Meaulte (ville où étaient implantées les usines Potez).
Le Potez 60 est essentiellement construit en bois. Son aile dite "parasol" est entoilée en lin.
Le train d'atterrissage, assez large limitant ainsi les risques de "cheval de bois", est fixé à des ailettes en bois qui facilitent aussi l'accès au cockpit. Celui ci, découvert, est en tandem, le pilote étant placé à l'arrière.
L'appareil est 100% Potez: le moteur, un Potez Anzani 3B de 3 cylindres en étoile non refroidi d'une puissance de 60ch, mais aussi les amortisseurs en caoutchouc, voir même l'hélice sur les premiers exemplaires produits.
Le Potez 60 était un appareil économique, tant à l'achat (déduction faite de la prime d'état, un particulier pouvait l'acquérir pour 19800F soit environ 15000 euros de nos jours), que par son entretien et sa consommation limitée.
Le Potez 60 sera construit à 160/170 exemplaires dont 75 commandés par l'Aviation Populaire, politique hardie et novatrice pour former des futurs personnels pour l'armée de l'Air.
Quelques rares exemplaires sont encore en état de vol, dont le F-AZSK que j'ai choisi de réaliser en maquette.
Le F-AZSK
J'ai opté pour cet appareil à la belle livrée rouge et argent. Le rouge et le bleu étaient des teintes standards chez Potez.
Au vu des dernières informations que j'ai pu recueillir, cet appareil évoluerait aujourd'hui au sein de l'"Association Aéronautique Histoire de Meaulte" basée sur l'aérodrome du même nom, lieu de sa naissance.
Détail original, Le F-AZSK, conserve sur le coté droit de la dérive une dessin humoristique représentant Laurel et Hardy chevauchant un Potez 60. Laurel à les traits de M. Robinard, précédent propriétaire et restaurateur de l'avion, et Hardy ceux de son mécanicien!
De plus il vole toujours avec un moteur Potez d'origine qui fait de lui un Potez 60 "authentique".
J'ai regroupé toutes les photos que j'ai pu trouver ICI
La documentation
Le Potez 60 à fait l'objet d'une présentation dans la rubrique "les ailes s'ouvrent" du journal "Les Ailes" du 27 décembre 1934 ICI
J. Gaudefroix nous gratifie, dans "L'Aéronautique" d'avril 1936 de magnifiques éclatés
La notice technique du groupe Potez (4eme trimestre 1934) nous offre une remarquable présentation du Potez 60 ICI et de son moteur Potez 3B ICI
Citons aussi la revue RCM qui en 1985 a fait la présentation d'une maquette volante radio commandée au 1/4,5 (2m20 d'envergure quand même), maquette qui s'est illustrée dans plusieurs championnats dédiés à cette catégorie de modèles VOIR.
Plan 3 vues
Le plan 3 vues ayant servi de base au dessin de celui de la maquette est paru dans la revue RCM. D'un bon format, Il est mentionné comme ayant été réalisé à l'aide de la liasse POTEZ d'origine, donc, à priori, fiable.
Plan paru dans le RCM n°48 d'avril 1985
Disposer d'un plan aussi soigné est chose rare. Il faut souvent se contenter d'un mini plan 3 vues, généralement approximatif, extrait d'une revue de l'époque. Les caractéristiques dimensionnelles qu'il est possible de récupérer sont particulièrement précieuses.
Ainsi pour notre Potez 60:
Voilure: Envergure 10m - Profondeur maxi 1.50m et mini 0.80m - Ailerons 2.80m X 0.30m
Fuselage: Longueur totale 6.97m - Hauteur totale 2.35m - Cabane largeur 2.40m - Voie train d'atterrissage 2.10m
Plan fixe: Envergure 2.80m
Toutes ces caractéristiques seront prises en compte pour le dessin de la maquette.
La maquette
Elle est dessinée dans le même esprit que le Potez 36. Un modèle de base que l'on peut améliorer à loisir en fonction des envies (et des capacités) de chacun.
Les photos de la maquette figurant en fin de présentation présentent un certain nombres d'améliorations, sachant qu'en la matière il n'y a pas de limites mis à par celles de celui qui les met en oeuvre (les miennes dans le cas présent). La maquette y gagne en réalisme mais leur réalisation demande, quand même, un minimum d'expérience.
La réalisation d'une version dite "bêta" permet de valider la conception et la possibilité "effective" de pouvoir assembler le modèle. Quelque soit le niveau de difficulté, elle est la preuve que la maquette est montable. Simple question d’honnêteté vis à vis des maquettistes qui se lanceront dans l'aventure.
Le montage
Un minimum d'expérience en maquettisme papier est nécessaire pour mener à bien le montage du Potez 60, la principale difficulté venant du fait que l'aile, dite "parasol", est reliée au fuselage par des mats. Un petit bâti de montage, simple à réaliser, mais indispensable, permettra d’exécuter cet assemblage en toute sérénité.
Les planches de la maquette
De part leur originalité, les modèles que je dessine ne sont pas toujours proposés par les fabricants de maquettes en plastique. Pour satisfaire malgré tout les amateurs de ce type d'avions, les planches sont organisées de façon à pouvoir être aussi imprimées au format A4 au 1/48, par simple réglage de l'imprimante (agrandissement 104%). De quoi satisfaire ainsi les adeptes d'échelles anglo-saxonnes.... non allergiques au papier.
Les planches du Potez 60 sont en téléchargement sur le site https://ecardmodels.com/ à l'adresse suivante:
https://ecardmodels.com/vendors/criquets-paper-models
Le nombre de magasins de modèles réduits ayant une fâcheuse tendance à se réduire à la portion congrue, il est de plus en plus difficile de se procurer certains ingrédients comme les fils d'acier ou de cuivre, composants essentiels des maquettes en papier.
A ceux qui se heurteraient à ce type de désagrément, je peux éventuellement leur fournir le modèle à monter sous forme d'un kit "ultra complet": qualité professionnelle concernant l'impression des planches, cartonnages de renfort adaptés ainsi que tout le petit accastillage, et ce à prix coutant (ou presque). Pour ce, me contacter par mail.
Des fois que.....
Les indications portées sur les planches sont suffisantes pour assembler la maquette. Toutefois, une série de photos prises pendant le montage sont proposées ICI
Pour aller plus loin
Ci-contre, aperçu de la planche permettant d'améliorer le modèle. TELECHARGER(A4 pdf téléchargement gratuit)
Elle comporte les éléments suivants:
- Gouvernes de profondeur et de direction séparées et leurs palonniers de commande. En positionnant les gouvernes autrement que "dans l'axe", elles donneront plus de vie au modèle. Penser à présenter les manches des cockpits dans des positions cohérentes avec la position choisie pour la gouverne de profondeur.
- Un nouveau plastron (rep 3) adapté à une présentation améliorée du moteur comme suggéré sur la planche. Les échancrures du plastron permettent de loger les cylindres équipées des tiges de culbuteurs et tubulures d'admission. L'arrière du moteur doit plaquer contre le couple repère A.
- Choix cornélien: la réalisation des câbles de commande. Comme les fils (couture, pêche, crin etc) ont tendance à se détendre avec le temps, et que le papier n'est pas non plus un matériau particulièrement insensible à l'humidité, on peut les réaliser en corde à piano de 1/10mm. Inconvénient: la corde à piano est livré en bobines ce qui la rend particulièrement délicate à redresser. De plus même si ce diamètre est réaliste, il faut reconnaitre qu'on le devine plutôt qu'on le remarque réellement.
Pour des longueurs supérieures, on trouve de fil de cuivre, toujours en 2/10 de diamètre. Inconvénient: livré en bobines, il faut le redresser (et le coller bien rectiligne). C'est malgré tout la solution que je préfère.
Il m'arrive aussi d'utiliser des aiguilles d'entomologiste en acier qui ont l'avantage de rester bien rectilignes. Le n° d'aiguille 000 (les plus fines) correspond à un diamètre de 2/10mm. Seul inconvénient: la longueur limitée à 35mm.
Il existe aussi du fil élastique de très petit diamètre utilisé par certains maquettistes pour réaliser, entre autres, les haubanages sur des maquettes plastique de biplans. je n'ai jamais essayé cette solution.
Et s'il était besoin de le préciser
On peut pousser le niveau de détail plus loin en représentant les bouchons et les conduits de mises à l'air libre des réservoirs à l'extrados de l'aile, la jauge à carburant à l'intrados de l'aile droite, le tube Pitot, le cheminement original du câble de gauchissement le long d'un des mats de la cabane.....
Mais....pousser à son paroxysme le niveau de détail d'une maquette en papier ne présente pas grand intérêt (mis à part se faire plaisir). Du fait que les formes non développables ne peuvent être qu'approchées, le rendu visuel sera fonction de la distance d'observation du modèle.
L' intégration du modèle dans un diorama, même minimaliste, ne pourra qu'ajouter de l’intérêt à la présentation.
La "Sauterelle"....pourquoi pas?
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