maquettes en papier d'avions français
Le Caudron C232 "Zig et Puce" (photos archives J. Moulin)
Un peu d'histoire
1930. Les records aéronautiques sont à la mode.
Mais tout le monde n'a pas un appareil capable de vaincre l'Atlantique ou d'établir un record de vitesse ou d'altitude...
Alors de nombreux pilotes réalisent des raids plus ou moins longs, plus ou moins difficiles, vers l'Orient ou l'Afrique.
Le Caudron C232 fut construit à environ 49 exemplaires et donnera naissance à la famille des Caudron C270, les célèbres "Luciole" (un futur modèle au 1:100).
Le Caudron C232 n°6503/20, à moteur Renault 95CV, immatriculé F-AJXH, fut baptisé "Zig et Puce"(*) par ses propriétaires MM. Jean Appert et Lucien Battini.
Voici l'histoire de l'appareil reconstituée d'après divers numéros de la revue "Les Ailes" de novembre et décembre 1930.
Fin 1930, Appert et Battini préparent un voyage Paris-Brazzaville en avion, avec leur Caudron. Les pilotes voulaient et effet démontrer que l'avion pouvait rallier le Congo en douze jours.
M. Appert, pilote de réserve, dirigeait une plantation de café au Congo, et il voulait se rendre compte des possibilités de transport aérien dans ce pays privé de routes. quant à Bettini, il était adjudant pilote dans l'Armée de l'Air.
Début novembre l'avion fut baptisé "Zig et Puce" par une Madame Marion.
Le 16 du même mois,l'équipage prenait le départ du Bourget, mais après quelques heures de vol, et le mauvais temps persistant, les deux hommes étaient contraints de revenir se poser à leur point de départ.
Le 18 novembre, le temps s'étant amélioré, l'avion s'envola à 8h38 à destination de Brazzaville, en suivant l'itinéraire de l'Aéropostale jusqu'à Dakar. C'est à dire Perpignan, Barcelone, Malaga, Casablanca,Cap-Juby, Villa-Cisneros, Dakar. En suite Kayes, Lagos, Part Harcourt, Douala, Pointe Noire et enfin Brazzaville.
Mais les délais prévus étaient loin d’être tenus. Le 28 Novembre, soit onze jours après le départ, ils sont seulement arrivés à Casablanca. A titre de comparaison, la liaison Le Havre Brazzaville par bateau demandait à l'époque 24 jours.
L'étape Alicante-Casablanca vient d’être faite, comme presque tout le voyage jusqu'alors, sous la pluie et le brouillard.
De Casablanca, l'équipage rejoint Agadir, pour en repartir le 6 décembre à destination de Cap Juby.
Mais le "Zig et Puce" n'arrive pas et des recherches sont entreprises. L'équipage et l'appareil sont rapidement localisés par des patrouilles aériennes organisées depuis Agadir.
Victime d'une panne, Appert et Battini ont du atterrir près de l'Oued Draha, en plein pays "insoumis".
La panne est réparée, et l'appareil revient à Agadir.
Après révision, les deux pilotes reprennent leur vol le 11 décembre. Mais devant les difficultés rencontrées, ils décident de renoncer à leur raid, et repartent en sens inverse, cap sur Oran cette fois, où ils parviennent le 14 décembre.
Là, il est décidé qu' Appert rentrera en bateau, tandis que Battini ramènera le "Zig et Puce" en france.
Mais, lors de son départ d'Oran,l'avion pris feu, et fut détruit, heureusement sans mal pour le pilote.
"Les Ailes" du 18 décembre 1930rendent ainsi compte de ce raid avorté:
" Quoi qu'il en soit (...) ils n'ont pas de chance. pourquoi aussi avoir baptisé leur avion "Zig et Puce"? (...) Comme Zig et Puce, ils ne manquent pas de hardiesse, mais il semble que le destin contraire s'acharne sur eux comme il s'est acharné sur les petits héros d'Alain saint Ogan (...) C'est dommage, car ces deux pilotes étaient dignes d'un meilleur sort"
(*) "Zig et Puce" étaient deux personnages de bandes dessinées crées en 1925 par le dessinateur humoristique Alain Saint Ogan. Accompagnés de leur pingouin Alfred, ils ont longtemps été très populaires en France.
Le Caudron C232
En 1930, cela faisait déjà dix ans que Farman, Potez et Caudron entre autres, faisaient, en France, de louables efforts pour créer une aviation privée.
C'est ainsi que fin 1930, la Société CAUDRON propose à la vente un biplan biplace, monomoteur résolument pensé pour une clientèle attirée par le tourisme aérien.
Repliage des ailes Manoeuvrabilité En vol
Les postes du pilote et du passager sont bien dégagés vers l’arrière, facilitant l’accès à bord. Les empennages et le fuselage sont intégralement recouverts de contreplaqué les rendant indéréglables. La voilure est repliable en moins de deux minutes réduisant de façon sensible l’encombrement pour permettre le passage dans une entrée cochère, et le remorquage sur route. Le train, sans essieu, et à large voie, déborde largement du fuselage permettant de se poser en campagne, dans les meilleures conditions.Avec une charge utile de 180kg, sont autonomie est de 4 heures. La vitesse maximum est de l’ordre de 165km/h et le plafond pratique de 4000m.
Cerise sur le gâteau, dans sa catégorie, c’est l’appareil le moins cher du marché.
Au total 77 appareils furent construits dont 50 équipés du léger et rustique moteur en ligne Renault 4Pb de 95 ch, et le type correspondant à cette dernière motorisation dénommé C232.
Les premiers vols avaient été effectués en novembre 1930 aux mains du célèbre pilote Raymond Delmotte.
C'est à ce dernier type qu'appartient le "Zig et Puce".
Documentation.
"Les avions Caudron" tome 1 par Andre Hauet aux éditions Lela Presse
"Les Ailes n°461 du 17 avril 1930" avec la descriptif technique de l'appareil accompagné d'un plan 3 vues succinct.
Conception du modèle
Le plan ci-contre est l’œuvre de J.Moulin. Il accompagnait la présentation initiale du "Zig et Puce" dans la revue du Trait d'Union n°69 de 1980 et est repris sur le blog http://aerophile.over-blog.de J.Moulin.
pour la petite histoire, ce plan avait établi par J.Moulin à la demande de Jean Pierre Dujin (personnage bien connu des maquettistes plastique) qui avait réalisé un modèle portant cette immatriculation (1979).
D'après une information donnée par un des pilotes M. Battini, l'appareil était rouge et blanc.
Ce plan servira de base à l'élaboration du modèle en y intégrant les quelques caractéristiques physiques et dimensionnelles recueillies:
Ailes: Envergure 11m90. Profondeur 1m35 entoilées avec bord d'attaque en contre-plaqué roulé.
Fuselage: Longueur totale 7m87 hauteur totale 2m71.Recouvrement en contre-plaqué. La section du fuselage au niveau du poste de pilotage est d'environ 1m de haut par 0.75 de large.
Empennage: Dérive et stabilisateur recouverts de contre-plaqué.
Train d'atterrissage: Voie 2m50 Roues 700x100
Le montage
Quelques photos pour vous montrer comment j'ai appréhendé le montage sachant que, sur les modèles au 1:100, la présentation des planches est minimaliste laissant ainsi au maquettiste (un minimum expérimenté), le soin d'appliquer sa propre méthode d'assemblage.
Ailes
Pour garantir un bonne géométrie des ailes (important particulièrement sur un biplan) les ailes sont dotées de longerons en corde à piano de 1mm. Celle de l'aile inférieur présente un léger dièdre (voir planche).
Fuselage
Les flancs sont doublés de carton de 5/10. Leur écartement est maintenu par des couples et un plancher horizontal.
On notera la position du longeron de l'aile inférieure qui traverse le fuselage.
La présence d'un décrochement sous le fuselage (voir ci-contre), peut poser question. Il permettait le repliage des ailes inférieures qui venaient se glisser en partie sous le fuselage.
Ici le fuselage d'un Caudron C272 Luciole doté du même système de repliage des ailes.
Train d'atterrissage
D'une manière générale, je réalise les trains d'atterrissage de mes modèles en fil de laiton de 5/10 qui présente l'avantage d’être mis en forme facilement tout en garantissant une rigidité suffisante. Le Caudron C232 n'échappe pas à la règle est les éléments permettant de le réaliser figurent sur la planche de la maquette.
les roues sont dotées d'une âme en carton et profilées.
Mâture
Vu la faible largeur des mâts, il est difficile de les réaliser en papier en les dotant d'une âme en fil métallique d'un diamètre suffisamment fin.
Privilégiant la bonne géométrie du modèle au réalisme, j'ai substitué au papier, de la corde à piano de 3/10mm.
Téléchargement de la planche
A l'instar de ce qui est généralement proposé pour ce type de modèle, la planche proposée, bien que complète, est minimaliste. Elle s'adresse à des maquettistes un minimum expérimentés. A eux de l'adapter en fonction de leurs désirs et compétences.
La planche (ci-contre), au format A4 en pdf, est téléchargeable gratuitement ICI
Jusqu'où ne pas aller trop loin
- La dérive est dotée de ses palonniers (bien que peu visibles). Par contre j'ai conservé les volets de profondeur et de dérive" dans l'axe". On peut très bien leur donner un certain braquage.
- Les tubulures d'échappement sortant débouchant sur le dessus du capot moteur sont figurés par des tiges métalliques. Généralement je les réalise à base d'aiguilles de seringues de diamètre appropriée. Je n'en avait pas sous la main et la réalisation du PMP bien avancée.
- Je me suis abstenu de faire figurer le haubanage qui, pour être réaliste, devrait avoir un diamètre de l'ordre de 3:100mm (cheveu?)
- On peut aussi ouvrir les postes de pilotage dans le fuselage en les dotant d'un minimum d'équipements et réaliser les pare brises transparents...
Seule limite: vos compétences!
Photoscope