maquettes en papier d'avions français
Rare photo du F-AIAU dans son intégralité ...et vu par le célèbre Marcel JEANJEAN
Un peu d'histoire (extrait du n°17 du Trait d'Union 05/71)
"L'avion de transport FARMAN "JABIRU" F121 (de type F.3X correspondant à la version quadrimoteur), a été conçu en vue de satisfaire, dans la plus large mesure, aux désidératas des Compagnies de Navigation Aérienne.
l'Aéro Club de France avait intégré toutes ces demandes au règlement du "Grand Prix des Avions de Transport" de 1923.
Le bon fonctionnement d'un réseau commercial aérien exige l'emploi d'appareils qui, tout en satisfaisant aux conditions habituelles de résistance, de bonne construction et de bonne tenue de vol, offrent une sécurité de marche parfaite, un aménagement confortable pour les passagers, et un bon rendement économique.
La sécurité de marche ne peut être réalisée que par l'emploi d'un nombre suffisant de groupes moteurs entièrement indépendants, le confort des passagers par des cabines spacieuses isolées des moteurs. Ces conditions entrainent fatalement des résistances passives et des poids de construction supplémentaires, qu'il faut compenser le plus possible sur les autres parties de l'avion si l'on veut conserver un rendement économique satisfaisant.
Dans ce but, le Farman "Jabiru" a été construit sous la forme d'un grand monoplan à ailes épaisses. L'aile épaisse permet en effet d'emmagasiner à l'intérieur d'une surface utile la charpente nécessaire pour résister aux efforts en vol. La forme monoplane supprime, en outre, les conséquences néfastes pour le rendement aérodynamique de l’interaction des ailes dans un biplan".
Le Farman 121 F-AIAU
Initialement désigné F.3X, le quadrimoteur Farman fut surnommé "Jabiru" du nom d'un échassier tropical à gros bec.
Le Farman F121 "Jabiru" fut le premier quadrimoteur civil mis en service au monde lorsque, à la fin de janvier 1925, la Société Générale de Transports Aériens, filiale de la Société Farman, l'employa sur la ligne Paris-Bruxelles-Amsterdam, reprise à Air Union lors de la redistribution du réseau français, effectué en 1923.
Quatre quadrimoteurs F121 "Jabiru", dont le F-AIAU, y furent mis en service, et ce jusqu'à la fin de 1928, période à laquelle le dernier d'entre eux fut retiré.
Documentation
- Le Trait d'Union n°17 qui reprend un article paru initialement dans le bulletin 136 de la D.G.A.C. le 15 nov. 1969.
- Docavia n°21 "Les Avions Farman" de J. Liron
Conception du Farman F 3X
Mettre la main sur un plan (si possible fiable) pouvant servir de base au dessin du modèle est souvent un exercice périlleux. Le Farman F-3x n'échappe pas à la règle.
Je me suis donc basé sur le plan ci-contre que m'a procuré un ami, historien de l'aéronautique séduit par ma démarche. Je lui dois aussi une bonne part de la documentation concernant mes réalisations soit dit en passant. Il se reconnaitra et je l'en remercie.
Le croisement avec les caractéristiques dimensionnelles qui peuvent être recueillies au travers de la presse d'époque, entre autres) et la confrontation avec les quelques photos disponibles permettra de dessiner le modèle au plus près de la réalité à défaut d’être d'une fidélité absolue.
A l'examen des photos, on se rend compte que la configuration de l'appareil à sensiblement évolué au fil des versions (position et forme des radiateurs des moteurs sur les nacelles, poste de pilotage, parties vitrées, siglages...).
Les quatre F-3X, désignés F121 et mis en service par la S.G.T.A., tous semble t'il, de présentations identiques; on dicté mon choix.
Les photos dont j'ai pu disposer concernant cette flotte sont regroupées ICI
Envergure: 19,7m, profondeur au centre: 6m et 3m aux extrémités.
Longueur 13,9m largeur au niveau de la cabine 1,50m x 2,75m Hauteur 4,50m
Les moteurs sont des Hispano Suiza 8 Ac de 180CV.
Mon mode opératoire
Au risque de me répéter: c'est toujours le même. Un minimum de structure (fonction de l'échelle) pour avoir un modèle manipulable, à fortiori pour le 1:100, bien que les maquettes ne soient pas des jouets.
Logiciel de dessin 2D classique, 3D (Metasequoia) pour les volumes complexes puis dépliage avec Pepakura avant réintégration au niveau du dessin 2D. Je conserve une certaine tendresse pour la géométrie descriptive, mais les temps ont changé. j'ai succombé à la facilité qu'offre l'informatique.
Réalisation de versions dites "beta" pour valider toutes les solutions de montage imaginées avant l'organisation des planches, et mise en couleur (logiciel photo).
Bien entendu, et cela devrait être la règle, présentation en photos du modèle terminé. La gratuité du modèle n'est pas une excuse à une offre de maquette bâclée qui, dans le pire des cas, peut s’avérer inmontable. Et que dire quand le modèle est payant...Les exemples ne manquent pas!
Montage
Je vous propose quelques photos prises au cours du montage qui illustrent ma façon de procéder. Ce n'est peut être pas la meilleur, mais elle a un avantage: elle marche. Et je le prouve à ceux qui se poseraient des questions au vu de la relative simplicité apparente des planches.
Aile
L'aile est dotée d'un longeron en carton de 1mm positionné à environ 1/3 de la corde de l'aile. J'ai ajouté deux éléments arrières de nervures au centre de l'aile collés sur le longeron. Préformage préalable (extrados et bord d'attaque). Jonction des éléments de l'extrados par des bandelettes de papier puis fermeture du bord de fuite (photo 1) Faire en sorte que le revêtement pince bien le longeron. Auquel cas, le longeron ne sera collé qu'en son centre sur l'intrados de l'aile. Les nervures constituant les saumons sont collés sur du carton 0.5mm puis introduites à leur place. On pourra alors procéder au crantage du bord de fuite de l'aile. L'aile est terminée (photo 2).
Fuselage
Après avoir réuni les deux flancs au niveau du nez, ceux-ci sont doublés par du carton de 0.5mm. Puis le nez du fuselage est mis en forme par roulage photo 3. L'écart entre les deux flancs est maintenu par des couples et des renforts horizontaux en carton de 0.5mm dimensionnés et positionnés de façon a respecter la forme donnée par les revêtements supérieurs et inférieurs. J'ai doté la petite aile inférieure d'un longeron en carton de 1mm. Facultatif, sinon veillez à réaliser les ouvertures nécessaires dans les flancs avant mise en forme du fuselage (photo 4).
Nacelles moteurs
Les petites ailes sont mises en forme et enfilées sur leur longeron, ce dernier venant se figer dans les nacelles. Pour l'anecdote, cette petite aile n'avait qu'un seul but, permettre au mécanicien d'intervenir, en vol, sur les moteurs. Fut un temps...
J'ai doublé la partie horizontale des nacelles par du carton de 0.5mm puis celles-ci sont refermées par collage bord à bord. Les radiateurs et les ensembles cylindres sont dotés d'une âme en carton de 1.5mm puis collés sur le carter cylindrique, eux même encastrés à mis hauteur dans les ouvertures qui leurs sont destinées.
Mats et train d'atterrissage
A fortiori si l'on a choisi de doter l'aile inférieure de son longeron, l'ensemble est suffisamment stable de forme pour pouvoir se passer de renforcer les différents mâts.
Toutefois, je préfère les doter d'une âme en corde à piano de 3/10 mm pour éviter tout flambage disgracieux et irrattrapable au fil du temps. Le papier, même protégé, est particulièrement sensible à l'humidité. Idem pour les supports des roues avec une corde à piano pliée en V.
Désireux de respecter la forme originale cintrée des jambes recevant les roues, je les ai réalisées en fil de cuivre de 10/10 mm. Celle-ci recevront une couche de peinture alu. Les puristes opteront plutôt pour le bain de tourmaline qui leur donnera une belle patine.
A ce stade ou pourra fermer le fuselage, y coller l'aile et aménager la partie en avant de l'aile. (voir photos du modèle terminé)
Empennage
Les différents éléments constituant l'empennage sont dotés d'une âme en carton de 1mm. Celle-ci sera profilée au bord de fuite et arrondie au bord d'attaque pour s'approcher au mieux du profil symétrique original.
Concernant le plan horizontal on peut aussi se contenter d'une tige de 1mm (corde à piano ou laiton) en guise de longeron
Ces éléments pourront alors rejoindre le fuselage en veillant au bon équerrage de l'ensemble.
A propos des hélices
Les hélices sont tractives à l'avant et propulsives à l’arrière. Les moteurs tournant dans le même sens quelque soient leurs positions sur la cellule (du moins je le suppose), les hélices, vues de face, tournaient en sens inverse des aiguilles d'une montre (inverse sens trigonométrique). Attention donc à l'orientation des pales en fonction de la position des moteurs, en tractif ou propulsif. Voir photoscope.
Téléchargement des planches de la maquette
A l'instar de ce qui est généralement proposé pour les maquettes à cette échelle, les planches proposées, bien que complètes, sont minimalistes.
En effet, elles s'adressent à des maquettistes un minimum expérimentés. A eux de les adapter en fonction de leurs désirs et compétences.
Les planches (ci-contre), au format A4 en pdf, sont téléchargeables gratuitement ICI
Jusqu'où ne pas aller trop loin
Compte tenu du peu de documents disponibles concernant cet avion, et en particulier concernant le F-AIAU, les possibilités d'améliorations sont relativement limitées. On peu améliorer la présentation des blocs moteurs en évoquant l'aménagement du "V" entre les rangées de cylindres (carburation). De même on pourra figurer la tubulure d'échappement sur les flancs extérieurs des nacelles moteurs (tronçon d'aiguille de seringue).
Je ne m'étendrais pas sur les différents câbles de commandes de gouvernes (ailerons et dérive, celle de profondeur semblant être intégrée au fuselage). Sous réserve de trouver le bon matériau pour les réaliser, Ils seront quasi invisibles si l'on respecte l'échelle. On peut les réaliser en corde à piano de 1/10mm mais gare à l'effet ressort qui les rend difficile à garder bien rectilignes. Bien que moins réaliste, je préfère les réaliser en aiguilles d'entomologiste. Les plus faibles ont un diamètre de 2/10mm.
Le plan fixe de l'empennage horizontal est haubané avec de la corde à piano de 3/10mm.
La gouverne de profondeur pourra être représentée avec un certain braquage en l'entaillant au niveau de l'articulation. Le braquage de la dérive ne pose pas de problème celle-ci étant réalisée en deux éléments.
Le poste de pilotage pourrait être ouvert et un minimum aménagé, de même pour les parties vitrées transparentes...mais cela va au delà des règles que je me suis fixé pour une série de maquettes au 1:100.
Photoscope
Ambiance de concours vue par Marcel JEANJEAN (source Gallica)