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maquettes en papier d'avions français

PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

La période de l'entre deux guerres fourmille, en France, de ces avions qui ont "de la gueule"....et une histoire.
Notre patrimoine est particulièrement riche en la matière, ce sont, bien souvent des avions de formule originale, construits à peu d' exemplaires, avec les moyens limités de la construction dite "amateur".

 

Un peu d'histoire

L'hebdomadaire "Le Ailes" du 5 fevrier 1931, sous la plume d'André Frachet, nous présente cet avion. Je vous en propose de quelques extraits.

Le biplace Mauboussin MXI peut ètre cité comme le prototype le plus complet de l'avion de tourisme moderne. Sans parler de sa conduite intérieure, à deux places cote à cote et fort agréablement aménagée, il comporte les dispositifs les plus récents, pouvant améliorer ses performances et la sécurité de sa conduite. C'est ainsi que le PMXI est pourvu d'ailerons L. Peyret, à double articulation, de freins sur roues et d'un carénage pour ces dernières, d'un capot moteur genre N.A.C.A. formant silencieux, etc.

Aux mains de René Lefevre son propriétaire, le F-AJUL effectua la liaison Paris  Madagascar en 1931, soit 12 550kms en onze jours, puis Paris Saigon en 1932 soit 13 400kms en dix jours.

René Lefevre a ainsi parcouru plus de 80 000kms aux commandes de ce petit monoplan de faible puissance, performance remarquable pour l'époque.

 

Paris - Madagascar (3 au 14 decembre 1931)

L'Aerophile de janvier 1932 et Les Ailes du 9-6-1932 (extraits)

 

MAUBOUSSIN 11"C'est à bord d'une "conduite intérieur"  Mauboussin propulsée par un moteur Salmson 40CV que le navigateur de la traversée de l'Atlantique effectuée par Assolant et Lotti a réussi cet exploit. Celui-ci force l'admiration à plusieurs points de vue: l'avion était muni d'un moteur de faible puissance, l'aviateur était seul à bord pour un voyage de 11.500km, enfin les étapes se sont suivies avec une régularité parfaite, à part deux journées d'immobilisation, les 5 et 11 décembre, dues aux conditions météorologiques trop défavorables"

Les étapes couvertes étaient les suivantes:. 

Cannes -Tunis/Gabes (Tunisie) - Benghasi (Lybie) - Marsa/Matrouk/Le Caire (Egypte) - Ouadi-Halfa/Khartoum/Juba (Soudan) - Kisumu/Neirobi/Mombassa (Kenya) - Lindi (Tanzanie) - Mozambique - Tananarive.
La signification de cet exploit est essentiellement d'ordre pratique. Les enseignements qu'il prodigue sont si nombreux qu'ils sont dignes d'une étude particulière. Contentons nous de noter aujourd'hui que Lefèvre a, d'une manière très édifiante, confirmé les possibilités de l'avion à petite puissance et surtout son économie.

Le fait, pour Lefèvre, de voyager en tenue de ville (pardessus et beret) nous confirme le confort de la conduite intérieure (sic).

 

 Paris - Saïgon (18 au 28 decembre 1933)

 Les Ailes du 5-1-33 (extraits)

 

MAUBOUSSIN 11

 

René Lefèvre quitta l'aérodrome d'Orly le dimanche 18 décembre à 2h45 du matin. Le voyage se termina le 28 décembre à Saïgon, au but fixé, 10 jours, 7 heures et 50 minutes après le départ d'Orly.

L'itinéraire parcouru était le suivant::

Orly/Marseille - Sarzana/Brindisi (Italie) - Agrigno/Athenes (Grèce) - Tobrouk (Lybie) - Le Caire (Egypte) - Damas (Syrie) - Bagdad (Irak) - Bouchir (Iran) - Karachi (Pakistan) - Haïderabad/Calcutta (Inde) - Rangoon (Birmanie) - Saïgon.

La moyenne journalière est de 1300km. En fait, si certains jours Rneé Lefèvre vola moins de 1000km, il semble que, certains jours, il parcourut plus de 2000km. Le 28 décembre il s’arrêta en fin de matinée à Bangkok, d'où il repartit à 12h30. Un orage violent l'obligea à se détourner de sa route normale et à allonger son parcours de telle sorte qu'il ne se posa à Saïgon qu'à 13h10. La nuit était complète et le Mauboussin dut atterrir à la lueur des phares. De nombreuses personnalités l'attendaient et lui firent un accueil enthousiaste.

René Lefèvre a brillamment réussi dans sa tentative pour s'approprier la coupe du Président de la République, dont il devient le premier détenteur. Le règlement de cette épreuve spécifie en effet que le voyage Paris Saïgon doit ètre effectué par un pilote seul à bord, utilisant un matériel entièrement français et dans un délai de quinze jours au maximum On peut souligner que la coupe du Président consiste en un vase de Sèvres et que nul prix en espèces ne lui est attaché.

 

Documentation:

PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

 

La source la plus documentée nous est offerte par le journal "Les ailes" du 5 février 1931 au travers de sa rubrique "Les Ailes s'ouvrent".(Source Gallica).

Un plan 3 vues, de mauvaise qualité (mais c'est le seul que j'ai trouvé) accompagne cet article, article d'ailleurs repris dans la revue n°145 du NACA.
Cette rubrique nous donne quelques indications dimensionnelles précieuses pour le dessin du modèle.

 

                          - Fuselage:longueur 5m500, hauteur 2m850
                          - Aile: envergure 11m750. Profondeur: maxi 1m60 
                          - Train d'atterrissage: voie 1.60m
                  

Le moteur est un Salmson AD9 de 40cv. faisant partie des "standards" de l'époque, la documentation à son sujet est relativement aisée à se procurer.


 

 

  

Citons aussi:

- La " revue aéronautique de France" (source Gallica) d'avril 1933 qui relate les vols de René Lefevre avec quelques photos en noir et blanc intéressantes

- Les revues l'"Aéronautique" et l'"Aérophile" de l'époque (source Gallica) sont des sources importantes de documentation concernant l'historique de cet avion.

 

Conception:

Cette maquette est une adaptation au 1:100 de celle que j'avais réalisée au 1/66.

Heureusement que le fuselage a été sauvegardé et visible au musée d'Angers Marcé, car le seul plan trois vues (que j'ai pu me procurer et qui est repris d'une revue à l'autre) est de qualité médiocre. Pour l'aile il fallut interpréter ce qui fut relativement aisé ayant affaire à une aile de forme simple. Les photos d'époque m'ont été aussi d'une aide précieuse.

 

PEYRET MAUBOUSSIN TYPE XI au 1/66PEYRET MAUBOUSSIN TYPE XI au 1/66

 

                      plan 3 vues                                              ....et des photos d'époque

 

Concernant mon mode opératoire...

pour ceux intéressés par mon mode opératoire pour concevoir mes modèles (au 1:100 en particulier), je les invite à consulter la présentation du Blériot 111 ICI ou j'ai consacré un paragraphe à ce sujet.

 

Le montage:

Quelques photos pour vous montrer comment j'ai appréhendé le montage sachant que, sur les modèles au 1:100, la présentation des planches est minimaliste laissant ainsi, au maquettiste (un minimum expérimenté), le soin d'appliquer sa propre méthode d'assemblage.

( les chiffres rouges se rapportent aux éléments proposés sur la planche annexe ci-dessous)

 

Aile

PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

 

Mise en forme préalable de l'aile, celle ci est refermée au bord de fuite par un filet de colle. Le longeron (3), introduit à une des extrémités lui permettra de conserver son profil. le positionner à environ 1/3 de la corde de l'aile à l'emplanture.

 

 

 

 

 

Fuselage

PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

 

Même à cette échelle, et à fortiori sur des fuselages prismatiques, je dote mes modèles de renforts en carton (2) qui contribueront à lui assurer une certaine stabilité de forme dans les temps, et lors des éventuelles manipulations par des mains pas toujours "averties"!

 

 

 

 

 

Capot moteur

PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

 

Après mise en forme préalable du capot, celui-ci est refermé sut lui même par un collage bord à bord et est renforcée par une fine bandelette de papier (papier de soie) collée à l’intérieur. Il sera ensuite "greffé" à l'avant du fuselage.

 

 

 

 

 

Empennage

PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

 

Afin de leur donner un peu de "corps" les éléments constituant l'empennage sont dotés d'une âme en carton de 5/10mm (4). Les dimensions de ces âmes sont ajustées de façon à pourvoir rabattre le revêtement à leur périphérie.

 

 

 

 

 

Train

PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100 

Compte tenu du poids minime de la maquette et pour conserver une certaine finesse à l'ensemble, j'ai fait le choix de n'insérer aucun renfort dans les éléments du train. Ce choix est discutable car l'ensemble reste fragile.

Au prix d'un peu de soin il est possible d'obtenir des roues à l'aspect réaliste.(1)

 

 

 

 

 

Téléchargement de la planche du PMXI

 

PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

 

A l'instar de ce qui est généralement proposé pour ce type de modèle, la planche proposée, bien que complète, est minimaliste. Elle s'adresse à des maquettistes un minimum expérimentés. A eux de l'adapter en fonction de leurs désirs et compétences.

La planche (ci-contre), au format A4 en pdf, est téléchargeable gratuitement ICI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Planche annexe (suggestions)

Chaque maquettiste à ses propres habitudes et astuces pour assembler une maquette en papier en fonction de son échelle. Même si une maquette n'est pas un jouet, je considère qu'elle doit rester manipulable et donc doit conserver une bonne géométrie au fil du temps. Je dote mes modèles d'un minimum de structure (carton fort, voir fil d'acier ou de laiton etc). 

 

PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

 

Ces éléments, et quelques suggestions d'amélioration par rapport à la planche initiale, sont regroupés sur la planche au format pdf ci-contre, à télécharger (gratuitement) et à imprimer sur une feuille A4. Cliquer ICI

 

A noter que toutes les améliorations proposées sont reprises sur la maquette finale que je vous présente.

 

 Jusqu'où ne pas aller trop loin?

Une suggestion de présentation originale telle que décrite dans "Les Ailes" du 5-2-1931 (Source Gallica).

"L'aile est fixée au fuselages par des ferrures disposées en carré. Pour son démontage, une fois déboulonnée, on la fait pivoter de 90°. Elle se trouve ainsi parallèle au fuselage. Pour ce, l’empennage vertical est monté à charnières et se rabat horizontalement. Il est soutenu par deux petites contrefiches qui se plaquent le long du fuselage pour le vol. De même, les jambes du train normalement attelées au longeron de l'aile viennent se fixer à la partie haute du fuselage".

 

Photoscope

       PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100       PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100       PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

       PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100       PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100       PEYRET MAUBOUSSIN PM XI au 1:100

 

 

 

Epilogue

Bien que ces succès furent exploités sur le plan publicitaire, il n'en découla, curieusement, aucune concrétisation industrielle.

MAUBOUSSIN 11MAUBOUSSIN 11MAUBOUSSIN 11
                                                          (publicités Les Ailes et l'Aéronautique, source Gallica)

 

 

 

 

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