maquettes en papier d'avions français
POTEZ VIII (prototype)
Premier avion, au monde, à vocation touristique et conçu comme tel.
Un peu d'histoire.
Avec ses deux places en tandem, le Potez VIII, baptisé "Zizi", fut le premier avion de tourisme conçu comme tel, au monde.
L'appareil était une production 100% Potez, y compris le moteur.
Le moteur étant positionné verticalement, il entrainait l'hélice par l'intermédiaire d'un renvoi d'angle à 90°. Seul le prototype en fut équipé. Pour des raisons de fiabilité, le moteur fera vite place à des moteurs rotatifs ou en étoile plus conventionnels.
Le Potez VIII fut décliné en plusieurs versions: biplace, en tandem ou cote à cote, à train classique, hydravion et même planeur.
L'appareil effectua son premier vol le 9 juin 1920. Au total, une trentaine d'appareils furent construits.
Documentation.
La documentation relative au prototype du Potez VIII est relativement limitée. L'essentiel de ce qu'il est possible de regrouper sur le sujet figure dans le livre "Les avions Potez" de Coroller et Ledet aux éditions Lela Presse.
Le plan (intégrant les contraintes propres aux maquettes papier) a été extrapolé des dessins au 1:48 proposés dans l'ouvrage (ceux-ci portant plutôt sur les versions ultérieures).
Quelques informations complémentaires ainsi qu'une étude des rares photos disponibles ICI ont permis de restituer, au mieux, l'allure si particulière de ce petit Potez VIII.
Caractéristiques dimensionnelles et techniques intéressantes:
La voilure
Plan supérieur envergure 8m profondeur 1.40m
Plan inférieur envergure 6.80m profondeur 1.40m
Entre plan 1.47m
Ossature (longerons et nervures duralumin) entoilée.
Plan fixe
Envergure 2.40m
Ossature duralumin entoilée.
Le fuselage
Je retiendrai 5m70. La longueur de 4m70 mentionnée dans le livre "Les avions Potez" me semble irréaliste. Erreur typographique?.
Ossature bois recouverte de contre plaqué vissé. Le dessus du fuselage est recouvert, partiellement, d'éléments "tôlés".
Atterrisseur
4 roues et crosse pour freinage
Amortisseurs sandows
La maquette.
Les photos disponibles montrent de sensibles différences, au niveau du fuselage, d'une version à l'autre. Les photos du prototype sont peu nombreuses. Je me suis plus attaché à reproduire tout ce qui fait l'originalité de cette version initiale du Potez VIII plutôt que d'essayer de coller au plus prêt à la réalité.
Ainsi, pour que la place avant puisse offrir un maximum d'espace libre au passager "touriste", j'ai supposé que seule la place arrière (occupée par le pilote), a été dotée d'un tableau de bord et d'un "manche à balai".
Sinon, les difficultés que peut présenter le montage d'un tel modèle sont celles généralement propres aux biplans, auxquelles viens s'ajouter l'originalité d'un train d'atterrissage à quatre roues.
Le montage.
Comme c'est généralement le cas pour tous mes modèles à cette échelle, le montage nécessite un minimum d'expérience en maquettisme papier. Je me contenterai seulement d'en illustrer les principales phases en les accompagnant d'un commentaire.
Fuselage.
Le meilleur moyen de s'assurer une géométrie finale correcte est de doter la maquette d'un minimum de structure appelée à recevoir le revêtement.
Équipement minimaliste mais plausible (sièges équipés de ceintures, tableau de bord et manche en place arrière). Choix du fil de laiton 8/10 faisant office de longeron de l'aile inférieure pour faciliter le calage des ailes (dièdre). Collage cyano des éléments métalliques.
Les ailes.
La forme particulière des ailes, avec un profil de corde et d'épaisseur réduite au niveau de l'emplanture, en complique, quelque peu, la réalisation.
Mode opératoire suggéré:
après découpage, percer les trous de 0.5mm pour les pieds des mats, puis marquer par l'intérieur le pli au niveau de l'intrados du saumon. Le bord d'attaque sera mis en forme après humidification (interne) de la zone concernée. L'aile pourra alors être refermée par un fin collage du bord de fuite, des bandelettes de papier facilitant la jonction des éléments du revêtement au niveau de l'emplanture. Festonnage du bord de fuite puis roulage pour donner le profil creux à l'aile. On pourra alors glisser dans les ailes supérieures leurs longerons puis fermer les saumons. Les ailes inférieures seront enfilées sur les tiges de laiton. la malléabilité de ce matériau permettra de donner facilement aux ailes le dièdre adéquat.
Mise en forme Pattes de jonction
Fermeture de l'emplanture Roulage après festonnage
Empennage.
Pouvoir le doter de gouvernes braquées ajoute au réalisme de la maquette et ne complique pas particulièrement sa réalisation.
A noter les bords de l'âme en bristol
en retrait par rapport à ceux du revêtement.
Une âme en bristol donnera une épaisseur plausible et assurera une bonne rectitude de ses composants. Les dimensions de ces âmes seront légèrement inférieure à celles des revêtements permettant de donner au bord de fuite (festonné) une certaine finesse. Je ne peut que conseiller de donner un certain braquage aux gouvernes qui contribuera à donner plus de vie au modèle. Pour ce, une incision à mi épaisseur, au niveau des articulations, facilitera le braquage.
Le moteur.
Peu de documents disponibles le concernant. Son conception est une interprétation plausible de photos de 3/4 droite et gauche et d'un plan en coupe figurant ci-dessous.
Documentation minimaliste, mais suffisante, pour une représentation assez fidèle du moteur (et de son environnement) au 1:66.
Positionnement des ailes.
La principale difficulté concerne l'implantation de la cabane qui supporte l'aile supérieure. Les mats pénètrent dans le revêtement supérieur du fuselage et dans une lumière au centre de l'intrados de l'aile supérieure. Se baser sur le profil de la planche 1 pour positionner correctement l'ensemble.
Noter l'implantation de la cabane sur le fuselage.
Mode opératoire suggéré:
Collage des mats à l'intrados de l'aile supérieur sans se préoccuper de leur inclinaison. Coller l'emplanture des demi ailes supérieures au sommet de la cabane. Glisser les demi ailes inférieures sur leurs longerons en fil de laiton. Collage des pieds des mats à l'extrados des demi ailes inférieures. Une fois la colle sèche coller les emplantures de ces dernières contre le fuselage en veillant à ne pas introduire de flèche, les bords d'attaques des ailes étant bien perpendiculaires au fuselage. Les mats, correctement positionnés assureront le dièdre des ailes tout en assurant le parallélisme entre elles.
Le train d'atterrissage.
Il contribue à l'originalité du modèle. Sa réalisation, contrairement aux apparences, ne présente pas de difficulté particulière, juste un peu de soin et de patience.
A noter, le système de freinage consistant en une crosse actionnée depuis le poste de pilotage et qui venait labourer le sol pour freiner l'avion.
On remarque aussi le carter d'huile sous le bloc moteur et la tubulure d'échappement.
Téléchargement des planches.
Les deux planches de la maquette, au format A4 en pdf (2Mo environ la planche), sont téléchargeables gratuitement en cliquant sur les vignettes ci-dessous.
Et pour aller plus loin....
Les tubulures d'admission et d'échappement sont réalisées en fil pour soudure à l'étain.
Les haubans sont tirés d'aiguilles d'entomologistes (diamètre 2/10: le plus fin) quand leur longueur le permet. Sinon en corde à piano 3/10 pour les plus longs. La différence de diamètre ne se remarque pas. L’apprêt noir qui recouvre les aiguilles peut éventuellement être retiré pour retrouver l'acier nu.
On peut représenter les câbles de commande (les renvois, repère 14, figurent sur la planche 2). Les plus pointilleux peuvent les réaliser en corde à piano de 1/10. Difficulté: tirer des portions bien rectilignes d'un matériau fourni en bobine, pour, finalement, un résultat quasi invisible. Je les ai réalisées, à mon habitude, en fil de laiton (redressé à la flamme). Leur diamètre un peu plus fort ne dénature pas l'aspect final du modèle...et on les voit!
Les commandes d'ailerons sont simulées par les tiges repère X10. En fait, la commande se fait par un renvoi d'angle à la base (un peu comme sur les Spad) d’où la partie coudée en bas de la tige, censée représenter le dit renvoi. Pas évident, on doit pouvoir faire mieux.
Je n'ai pas représenté les sandows de suspension du train. A cette échelle....
A propos....
Une maquette ne présente de l’intérêt, à mes yeux, que dans la mesure où elle est prétexte à partager une belle histoire. La maquette en est alors l'illustration, que celle-ci soit finalement assemblée ou conservée sous sa présentation en planches.
Cette maquette marque un retour de ma part aux avions français peu connus qui ont une histoire à partager. L'échelle du 1/66 est, en quelque sorte, ma marque de fabrique (je m'en suis déjà expliqué).
Je suis conscient que les sujets que je traite n’intéresseront qu'un nombre restreint de personnes. Qu'à cela ne tienne. Ils m'ont permis de lier des liens d'amitié avec de vrais passionnés par l'histoire aéronautique ou des maquettistes de talent. Un mix des deux (concernant le papier) est exceptionnel, mais existe.
Les férus d'histoire intégreront sans doute les planches à leur documentation, laissant l'assemblage du modèle aux plus maquettistes d'entre eux, avec la possibilité de la ramener à une échelle "anglo saxonne" voisine et plus courante du 1:48 ou du 1:72.
Merci aux premiers de partager leur savoir par leur aide et leurs suggestions, et aux seconds d'assembler mes modèles contribuant ainsi à faire revivre quelques belles pages de notre aviation française.
Pour vous donner envie.
Bons vols.