maquettes en papier d'avions français
Le F-BBVF "Fleur de Lys" à Coventry Babington en 1961
Un peu d'histoire
Descriptif historique
(repris de https://www.cercledesmachinesvolantes.com/stampe-vertongen-sv-4/)
La naissance du SV4 remonte à 1933. Stampe et Vertongen construirent un appareil biplan doté d’ailerons sur le plan inférieur. Ce prototype décolla de Durne la même année.
Partant de ce prototype, l’ingénieur Demidoff dessina un nouvel appareil caractérisé par un fuselage plus court, un nouvel empennage et une envergure réduite. La voilure, à profil plus mince, était équipée de saumon d’aile, les deux plans recevant des ailerons. Ce prototype désigné SV4-B, vola en septembre 1937, équipé du moteur Gipsy Major I inversé de 130 ch. Déclaré vainqueur du concours pour les avions écoles de base de l’armée Belge, il fut enfin livré à son propriétaire, Elsa Leysen, avec laquelle il participa à de nombreux meetings et se révéla nettement supérieur au Tiger Moth. Stampe construisit un deuxième et troisième SV4-B amélioré notamment par l’adoption d’ailes symétriques à flèches positives. Ce dernier fut présenté en France en 1939 et il fit sensation. La France passa alors une commande de 600 exemplaires. Equipé du moteur Renault 4 Pei de 140ch, le premier SV4-C pris l’air en janvier 1946. Durant sa carrière, le Stampe fut aussi équipé d’autres moteurs comme le Renault 4 Po5 (version acrobatique du 4 PO3).
Production
La SNCAN (Société Nationale de Construction Aéronautique du Nord) assure la production à Sartrouville de la première commande de 700 appareils (dont notre F-PSVC). Le premier sort de juin 1945 équipé d’un moteur Gipsy. Le premier SV4-C de série avec un moteur Renault 4P sort en octobre et porte le numéro 13. La série arrive à son terme en avril 1948 avec le numéro 701. Le besoin en appareil de ce type se faisait encore ressentir, l’Etat décide de confier la construction de 150 SV4-A (version acrobatique du SV4-C, dont fait partie notre F-BAGY) à L’AIA (Ateliers Industriels de l’Air) de la Maison Blanche à Alger. Le 1er exemplaire de série sort en mai 1947 et le dernier en 1950. Ces appareils numérotés de 1001 à 1150 seront réputés pour la qualité de leur fabrication.
Carrière
Le Stampe a eu de nombreux utilisateur au cours de sa carrière: L’Armée de l’air, qui en utilisa 243, au sein de ses différentes bases écoles de 1946 à 1955; L’Aéronavale fit voler au moins 123 SV4-C entre 1949 et 1966 au sein des escadrilles écoles 50S et 51S des bases navales de Lanvéoc et Khouribga (Maroc), l’ALAT utilisa également 30 appareils de 1953 à 1960 à Carcassonne, Nancy, Mayence et Dax. La célèbre Patrouille d’Etampes évolua sur Stampe de 1947 à 1953. Le CEV (Centre d’Essais en Vol) fit voler aussi 50 appareils pour entraînement des pilotes d’essais ainsi que Le service de l’aviation légère et sportive au SALS de St Yan de 1948 à 1969 en utilisa 100.
Documentation
Impossible de ne pas mentionner les livres de Réginald Jouhaud sur le sujet qui font référence en la matière. Je le remercie au passage pour sa disponibilité pour partager ses connaissances et l'interet qu'il a toujours manifesté concernant ma démarche.
Le Chevalier d'Orgeix
Jean-François-Marie-Henri de Thonel, 5ème marquis d’Orgeix, dit Jean d'Orgeix était un personnage haut en couleur
Né le 15.04.1921 au cap d'Ail, il se fait connaitre du grand public pendant l'occupation allemande comme acteur de cinéma, sous le pseudonyme de Jean Paqui. A la libération, il devint un cavalier de classe internationale, et aussi connu comme guide chasse et homme politique. Il ne passe son brevet de pilote que le 30.08.1950. Jean d'Orgeix, découvre la voltige à St-Yan. Il fut, avec Marcel Charollais, parmi les grands champions de voltige aérienne aux commandes d'un stampe. Il obtint le titre de champion national amateur en 1954. Il remporta le "Lockheed Trophy" en 1958 organisé à Coventry et qui tenait lieu de championnat du monde de voltige aérienne.
Grand artiste, il étonne et ravit par ses improvisations et son audace. le public l'adore pour ses excentricités au ras du sol autant que pour sa personnalité haute en couleur.Pendant quelque temps il emmènera dans son stampe une panthère noire nommée Zouma. Son stampe blanc est à lui seul un chef-d’œuvre de décoration.
.Le Stampe SV4 n°117 F-BBVF (source Réginald Jouhaud)
Sorti des usines de la S.N.C.A.N. en mars 1946 sous le numéro 117 il évolua au sein de l'Aéro club de Caen jusqu'en octobre 1946.
On le retrouve à St Yan en 1956. Il est acquis par Jean d'Orgeix en 1958 et baptisé "Fleur de Lys".
Il évolue en 1961 avec le cirque Francki jusqu'à la suspension de son CDN en mai 1969.
Il termina ses jours, cannibalisé, à la Ferté Allais.
Le F-BBVF à Caen en 1946
Conception de la maquette
Le biplan....un casse tête au 1:100
(Ou comment réaliser la liaison entre les deux plans d'une façon à la fois rigide et réaliste)
Très peu de maquettes papier de biplans sont proposées à cette échelle du 1:100, et pour cause!
Sur un biplan grandeur, un haubanage assure une liaison rigide entre les ailes, les mâts ne servant qu'à maintenir l'écartement. Ce haubanage est réalisée en plats ou câbles d'acier, de l'ordre de 3 à 5mm de diamètre dans ce dernier cas. Ramenés à l'échelle, ceux-ci ne devraient pas dépasser quelques centièmes d'épaisseur (crin ou cheveux)! Irréalisables dans ce cas.
Le bon positionnement des ailes entre elles et par rapport au fuselage ne pourra donc être assuré que par les mâts d'entre plan et de cabane. Il convient donc de les doter d'une certaine rigidité. Une tige métallique, la plus fine possible, noyée dans les mâts est la solution que je propose.
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Les épingles d'entomologiste, malgré une longueur limitée, offrent un grand choix de diamètres.
Les plus fines (taille 000) ont un diamètre de 0.25mm pour 38mm de long.
C'est quand même 5/100mm de gagné sur le diamètre par rapport à la plus fine des tiges d'acier (corde à piano) qui est de 3/10mm.
Elles sont en inox, recouvertes ou non d'un vernis noir facile à retirer par ponçage au papier abrasif fin. A noter que la présence de vernis est intéressante, surtout pour les diamètres plus forts (jusqu'à 7/10), dans le cas d'une mise peinture, le vernis faisant office d'apprêt.
Il suffira de laisser dépasser l'épingle de quelques dixièmes de mm à chaque extrémité des mâts pour leur assurer un encrage solide dans la voilure.
Montage
Comme l'assemblage d'avions à cette échelle, à fortiori biplans, s'adresse à des maquettistes ayant déjà une certaine expérience en maquettisme papier, je me limiterai donc aux solutions que j'ai retenues pour mener à bien le montage.
Le fuselage
A mon habitude, les flancs sont doublés (ici avec du papier bristol genre "cartes de visite"). Quelques couples en carton fort de 0.5mm (voir planche du modèle) sont glissés entre les flancs et garantissent une bonne géométrie (et rigidité) du fuselage. Le capot moteur est réalisé, à mon habitude, par collage bord à bord après roulage de ses éléments.
Vous pouvez équiper le poste de pilotage de son siège avant la pose du plancher horizontal.
Le fond du fuselage sera posé "in finé" une fois la jambe principale du train d'atterrissage positionnée dans son logement.
Ailes et empennage
Les longerons sont à plier de façon à rester parallèles aux bords d'attaque des ailes. Ils sont positionnés à environ 30% de la corde de l'aile. Le revêtement des ailes est préformé de façon à venir pincer naturellement les longerons. Percer au préalable les trous d'encrage des différents mâts. Veiller à ne pas introduire de vrillage qui rendrait le montage des mâts impossible et affecterait la bonne géométrie finale du modèle.
Profondeur et dérive sont dotés d'une âme en bristol fin leur assurant une certaine rigidité.
Les mâts et mise en croix
Les mâts sont fichés et collés (cyano liquide) à l'extrados de l'aile inférieure pour les mâts d'entre-plan et à la base de l'arrondi du dessus du fuselage pour ceux de la cabane. Pour ces derniers on peut se référer au dessin de profil (et aux photos du grandeur). Sur la photo ci-contre, on distingue bien les extrémités des âmes moyées dans les mâts.
Si l'on souhaite doter l'aile supérieure des habillages supérieur et inférieur du réservoir (voir options), ils seront à poser avant le positionnement de l'aile sur les mâts.
Le collage des mâts se fera par une micro goutte de cyano liquide une fois la position de l'aile supérieure jugée correcte (toujours en se basant sur le dessin en vue de profil et, bien entendu, les photos).
En alternative à tout bâti de montage (inadapté à cette échelle), la mise en croix se fera "à l’œil" comme préconisé par Henri Mignet, (le Saint Patron des "Pouduciélistes") estimant cet organe comme le meilleur des outils pour s'assurer de la bonne géométrie de l'assemblage final d'un Pou du Ciel. Alors, concernant une maquette au 1:100....
Le train d'atterrissage.
La partie principale, qui reçoit les roues, est tirée d'une tige métallique de 5/10 mise en forme suivant le schéma figurant sur la planche. Elle sera collée dans le fuselage avant fermeture du fond. A noter qu'ayant fait le choix de ne pas traiter le haubanage, seuls les renforts obliques viennent compléter le train à l'exclusion des autres éléments de renfort (croisillons).
La béquille est tirée d'un fil métallique de 3/10 dont une extrémité est enroulée sur elle même pour simuler la roulette comme indiqué sur la planche.
Téléchargement de la maquette
A l'instar de ce qui est généralement proposé pour ce type de modèle, la planche proposée, bien que complète, est minimaliste. Elle s'adresse à des maquettistes un minimum expérimentés. A eux de l'adapter en fonction de leurs désirs et compétences.
La planche de la maquette (ci-contre), au format A4 en pdf, est téléchargeable gratuitement ICI
Jusqu'où ne pas aller trop loin
Pour ne pas affecter la fluidité des lignes du Stampe, appareil de voltige par excellence, j'ai fait le choix de ne pas représenter tout ce qui est haubans et croisillons divers, quasi invisibles à cette échelle.
Sur la planche figure quelques suggestions d'équipements optionnels auxquels on peut ajouter des éléments comme les échappements ou un pare brise transparent.
On peut aussi donner un certain angle au gouvernes de profondeur et de dérive.
Photoscope